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The League #8 - Born of Defiance


Chapitre 4


  […]

   Talyn s'arrêta en passant devant le comptoir de bijoux de la BX. Après son appel avec Felicia, il avait prit ce chemin pour se rendre à la caserne pour remplacer ses bottes de vol qui commençaient à s’user au niveau du talon, ramasser un nouveau kit de cuivre, et des recharges pour ses blasters.
   Bien qu'il sache que la section bijoux était ici, il n'y avait jamais prêté attention avant. Mais dans la petite caisse en face de lui, il y avait une collection de bagues où figurait un cœur étreint, qui étaient le cadeau populaire que les pilotes achetaient pour leurs partenaires. Un cœur d'argent était enroulé autour d'un autre plus petit en or comme s’il s’essayait de l'étreindre ou de le protéger. Un autre en particulier était en or rose pâle et incrusté de diamants. Pour une raison quelconque, il pensait que Felicia pourrait l'aimer. Il avait juste l'air doux et chaleureux. Menue.
   Comme elle. 
   "Major," dit la vendeuse en s'approchant de l'autre côté du comptoir. "Puis-je vous renseigner ?
   Talyn commença à s’éloigner, mais il ne pouvait pas vraiment le faire.
   -Je regardais les anneaux.
   Elle sourit vivement.
   -Ah oui. L'anneau Souviens-toi de moi. Vous savez, on dit qu'ils portent chance. C'est pourquoi ce sont nos plus grosses ventes. 
   -Comment ça ?
   Elle tendit la main dans la vitrine pour en un de l’étalage.
   -Vous en donnez un à votre dame et tant qu'elle le porte, il vous ramènera en toute sécurité à la maison dans ses bras.
   Talyn sourit à cette pensée alors qu'il cherchait celui qui avait attiré son attention. De près, il semblait assez grand. Felicia avait des mains minuscules et gracieuses.
   -Je ne connais pas sa taille.
   -Je peux vous donner un reçu et elle pourra le montrer à n'importe quel bijoutier pour le régler à sa taille.
   Il tendit la main vers celui qui l'intéressait.
   -J'aimerais bien celui-là, alors.
   -Très bien. J'ai juste besoin de voir votre identification.  
   Sortant son portefeuille, il l'ouvrit et lui tendit son badge. Elle eut un hoquet de surprise au moment où son regard tomba sur la carte noire qui était découpée en diagonale avec une bande couleur Bourgogne. Elle recula face son insigne comme si il était toxique.
   -Je suis désolé, Major Batur. Je ne peux pas vous le vendre. 
   Elle remit immédiatement l'anneau dans la vitrine et la verrouilla. Confus, il gronda.
   -Je ne comprends pas.
   Elle fit un geste vers sa carte.
   -Tu es un bâtard lack-Vest*. Votre espèce ne peut pas acheter un anneau, pour n'importe qui. Si je vous l'avais vendu, nous serions tous les deux arrêtés.
   Blessé et stupéfait, il la regarda avec incrédulité.
   -J'ai un contrat légal avec elle.
    Sa mâchoire tomba comme si elle ne pouvait pas le croire. Elle bredouilla
   -Ce n'est pas grave. C'est contre la loi de permettre à un lack-Vest d'acheter un anneau. Pour personne", répéta-t-elle avec rudesse.
   Encaissant le choc et l'humiliation, Talyn la regarda se rendre rapidement vers un autre comptoir pour aider un homme grand et une femme qui étaient là pour choisir des anneaux de fiançailles.
   Quelque chose qu'il ne pourrait jamais faire légalement. Cette réalité le frappé comme un coup de pied dans l'entrejambe.
  
   En s'éloignant, la colère échauda chaque molécule de son être. Il avait toujours détesté montrer son identité. Comme ils étaient codés par couleur, tout ce que l'on avait à faire était de voir que le sien était noir et ils connaissaient instantanément sa caste. Maintenant, cette même carte sacrée l'empêchait d'acheter un simple cadeau à Felicia.
   C'est des conneries !
   "Major ?
   Talyn hésita en entendant l'appel d'un male plus âgé qui se déplaçait pour manifestement lui couper la route. Il regarda simplement le mâle.
   -Je t'ai entendu avec Vyra, et je suis vraiment désolé pour la loi.
   Il ne voulait vraiment pas revivre ça. Il était assez humilié.
   -Excusez-moi.
   Talyn commença contourner le mâle. Il lui coupa la route de nouveau et lui adressa un sourire paternel.
   -Je suis un de vos grand fan, Major. Et puisque l’on ne peut pas vous permettre d'acheter un anneau, je voulais vous montrer ceci. Si vous le voulez, je peux réduire le prix de moitié. 
   Toujours furieux, Talyn baissa les yeux pour voir un joli collier de cœur serrés qui correspondait à l'anneau qu'il voulait acheter.
   -Je peux même renoncer aux frais de messagerie pour sa livraison. Si votre dame vit ici à Eris, elle pourrait l'avoir ce soir.
   Serrant les lèvres, Talyn prit le collier pour mieux le voir.
   -On lui confère la même légende pour ce qui est d’apporter la chance. Beaucoup de pilotes les envoient à leurs mères et à leurs femmes, au lieu des bagues".
   Talyn voulait le jeter au sol et le frapper. Mais les lois n'étaient pas la faute de cet homme. Et il n'était pas nécessaire de priver Felicia de quelque chose qu'elle aimerait parce que ses propres sentiments avaient été blessés.
   Si ça la faisait sourire, ça en valait la peine.
   Il rendit la boîte à l’employé.
   "Je vous remercie. Je vais le prendre. Son appartement est à Brooksyn, North Eris.
   -Très bien. Je lui apporterai en moins de deux heures."
   Talyn hocha la tête avant d’aller payer. Mais la brûlure était toujours dans son sang. Une chaleur frémissante qui augmenta seulement une fois qu’il se retrouva à sa caserne et vit que quelqu'un avait placé un collier et une laisse sur son casier avec une carte noire attachée à elle.
  
   Ha, ha. Vraiment drôle. On pouvait pensait qu’à présent la blague aurait vieilli pour eux comme pour lui. Malgré cela, il savait que le mieux de laisser courir leurs gamineries.
   Grinçant les dents, il la prit sans commentaire et rangea ses achats.
   Il attrapa une serviette et se mit en route pour les douches.
   "Ce n'est pas le moment, Batur. Il y a les ayant droit dans les vestiaires.
   Retenant une mauvaise réplique, Talyn retourna vers sa couchette pour attendre pendant qu'il écoutait les autres parler de leurs plans futurs.
   N’ayant rien d'autre à faire, il sortit son interface et commença à faire des statistiques sur son prochain adversaire sur le Ring. 
   -Tu vas bien, Pinara ?" Demanda l’un des capitaines.
   Talyn jeta un coup d'œil au major qui avait un an de plus que lui. Le mâle était un cousin de la femme pilote, Syndrome, qui avait volé dans l'escouade de Talyn.
   Remuant, Pinara regardait autour de lui comme s’il s’attendait à ce que quelque chose de mal se produise.
   -Bien."
   Ouais, il était en train de mentir. Mais comme tout le monde ici, Talyn savait ce que signifiait ce mot. Quelque chose s’était passé avec les hauts-gradés et le major n'avait pas la liberté de parler.
   Pinara regarda autour de lui et croisa le regard de Talyn.
   -Qu'est-ce que tu regardes, bâtard ?
   Sans un mot, Talyn retourna son attention sur son interface. Comme il était en train d'ouvrir une session, cinq Principal entrèrent et entourèrent Pinara. 
   -Major, vous devez être placé en détention provisoire.
   Pinara pâlit.
   -Pour quoi ?
   Ils ne le dirent pas alors qu’ils le menottaient et le traînaient dehors.
   Le silence tomba dans la caserne alors que tout le monde essayait de cacher à quel point ils étaient troublés par quelque chose de beaucoup plus routinier qu'il ne l'était. Ça aurait pu être n'importe lequel d'entre eux, et ils le savaient. 
   Normalement, c'était Talyn qui était désigné pour des infractions et des punitions inventées de toutes pièces, des conneries. Il se demandait ce que le membre de haute caste Pinara avait fait pour se retrouver sur le mauvais côté d'Anatole.
   "WAR a raison ...
   -Mords le !"
   Talyn fronça les sourcils à l'échange silencieux entre deux de ses camarades. WAR était une organisation anti-gouvernementale qui avait éclaté contre la reine Andarion et sa famille. Depuis des années, ils essayaient de renverser Eriadne.
   Et toute personne trouvée avec des attirails de WAR ou ayant des liens avec leur groupe été sommairement arrêté et exécuté. Sans procès.
   "Batur !
   Talyn grimaça au ton aigu. Se levant, il salua l'OOD.
   -Monsieur ?
   -Vous couvrez la patrouille de Pinara. Il devait voler encore quinze heures.
   Talyn voulut lui rappeler qu'il avait déjà dix-sept heures sur son quota de patrouille pour la semaine, mais alors l'OOD saurait que c'était encore mieux que Talyn.
   -Oui monsieur."
    Comme il a se déplaçait pour atteindre son survêtement, il entendit l'ailier de Pinara, Mannan Xu, jurer.
   -Pourquoi suis-je punie ? Je ne veux pas voler avec un lack-Vest. Savez-vous qui sont mes parents ?
   L'OOD regarda le major.
   -Insubordination ?
   -Non monsieur."
   -Alors vous y allez. Avec Batur.
   Xu fusilla du regard Talyn pour lui faire savoir combien il détestait être coincé avec lui.
   C’est pas la joie pour moi non plus, giakon.
   Dès qu'il fut changé, Talyn quitta la caserne et se dirigea vers le hangar pour faire le contrôle. Quand il s'approcha de son fighter, Xu le coinça.
   -Tu ferais mieux de te rappeler ta place, chien. Derrière moi, à nettoyer après tes supérieurs. "
   Un tic nerveux commença dans la mâchoire de Talyn. Il voulait frapper le bâtard à un point tel que c'était tout ce qu'il pouvait faire pour s'en abstenir. Mais il savait par expérience que s'il disait un mot, il perdrait le peu de temps libre qu'il avait et cette merde n'en valait pas la peine.
   Pense à Felicia.
   Il avait enfin une raison de rester à l'extérieur du brigadier et de ses rapports. Aucun d'entre eux ne valait du temps supplémentaire de patrouille.
   Garde un œil sur ton but, Batur.
   Et c'était une femme précieuse qui arrivait à lui faire sentir quelque chose de plus que la saleté sous leurs pieds.
[…]

 

Chapitre 7

[…]
   "Ouais, nous avons tous des surnoms embarrassants au début, mais ils disparaissent normalement après un ou deux combats. Ils le font rarement à bord des vaisseaux.
   Felicia leva un sourcil en le regardant.
   -Donc le tien n'a pas toujours Pit Viper ?
   -Non. C'était Chien Bâtard jusqu'à ce que j'en aie marre du géant et arrogant bâtard qui me l'a donné. Il se moquait comme d'habitude et à alors commis l'erreur de mal parler de ma mère. Je me suis immobilisé et, sans avertissement, je l’ai eu en un seul coup de poing. D'où le nom. Quand je reste immobile, vous devez courir. Cela signifie que je vise et que je suis sur le point de frapper... Avec des conséquences fatales.
   Elle lui donna plus de glace.
   -Alors Blister est la seule chose dont tu te souviens de tout le combat, hein ? Je pense que je dois te faire une évaluation psychologique.
   Souriant à son humour, il détourna les yeux. Jusqu'à ce qu'il se rappelle quelque chose. 
   -Maintenant que tu mentionnes ça, je pense que je parlais au Syndrome quand mon vaisseau s’est fait descendre.
   Félicia se pétrifia à l’évocation de ce nom.
   -Syndrome ?
   -Une femelle dans mon équipe... Pourquoi es-tu si furieuse ?
   Elle essaya de réprimer sa colère, mais c'était impossible. Une partie d'elle voulait le battre. Surtout, elle voulait trouver cette femelle et s'assurer qu'elle comprenait en termes bien précis que Talyn avait quelqu'un dans sa vie.
   D'un geste du menton, elle indiqua les bouquets de fleurs et de ballons qui bordaient l'étagère devant sa fenêtre.
   -Syndrome t’as envoyé ça... Un nouveau tous les jours depuis que tu es ici. Elle doit vraiment t'aimer.
   Talyn se frotta la tête alors qu'il luttait pour se souvenir.
   -Pas vraiment. Elle grogne habituellement une insulte si je regarde dans sa direction en générale.
   Il y avait une bribe de quelque chose sur Syndrome quelque part dans les franges extérieures de son esprit, mais il ne pouvait pas tout à fait s’en souvenir.
   -Je dois avoir pris un coup de blaster à sa place. Ou quelque chose a claqué en moi. Peut être.
   -On t’a abattu", dit sa mère en les rejoignant. "Tu n’as vraiment pas entendu les alarmes t’avertissant que vous aviez été aperçu ?
   Il secoua la tête.
   -J'aurais pris des mesures d’évitement s'ils l'avaient fait. 
   -Qu'est-ce que cela signifie ?" Demanda Felicia à sa mère.
   Talyn lui expliqua. 
   "Chaque fois que le système de ciblage d'un ennemi nous bloque, nos alarmes se déclenchent pour nous avertir que nous sommes sur le point d'être visés, afin que nous puissions sortir du chemin.
   -Ont-ils mal fonctionné ?
   -Peut-être.
   Sa mère croisa les bras sur sa poitrine.
   -J'ai parlé à l'équipe au sol qui a passé au peigne fin les débris de ton vaisseau hier. Ils étaient plus que certain que tu as été frappé un tir ami.
   Pourtant, il ne pouvait pas y croire.
   -Comment? Nos systèmes ne peuvent pas se verrouiller l'un sur l'autre, ni tirer. Ils sont bloqués.
   Sa mère n’était pas prête à le laisser.
   -Ça s’est déjà vu, de temps en temps.
   -Les Tavali pourraient-ils utiliser notre système d'armada ?" Demanda Felicia. "Peut-être que c'était vraiment eux.
   Il secoua encore la tête.
   -Il y a un programme de combat spécial que nous utilisons. Même s'ils avaient l’un de nos systèmes, il ne fournirait pas le bon code pour faire taire les alarmes sur mon fighter. Chaque bataille a un code nouveau et unique qui ne se génère pas jusqu'à ce que nous nous lancions pour ce combat spécifique.
   La fureur obscurcit le regard de sa mère.
   -Quand je saurai qui a tiré sur toi, il y aura du sang a versé pour cela.
   Talyn fixa le mur sans répondre. Il n'y avait qu'un seul Andarion qui aurait osé.
   Anatole.
   Il n'avait aucune idée de pourquoi ce bâtard avait une telle dent contre lui. Mais c’était le cas fait. Et sa mère ne pouvait rien y faire. Elle ne pouvait même pas obtenir que Talyn soit réaffecté à un autre poste. Alors il ne dit rien. Tout ce que la vérité ferait, c'était la bouleverser. Elle ne pourrait jamais gérer si quelque chose était hors de son contrôle. Surtout quand il l impliquait lui et son bien-être. Puis la culpabilité l’a frappa et Talyn détesta voir cela dans ses yeux.
   Ce n'était pas sa faute si son père l'avait abandonnée pendant qu'elle était enceinte. C'était uniquement celle de Fain Hauk. Il était le bâtard irresponsable qui l'avait engrossé et s'était éloigné sans regarder en arrière.
   La seule chose qu'elle avait fait de mal, c'était d'abandonner sa vie et son prestige pour garder Talyn. S'il y avait des moments où il souhaitait n’être jamais né, il n'avait jamais regretté que sa mère soit avec lui. Sa vie aurait été infiniment pire si elle l'avait abandonné. Alors que les orphelins sans lignages paternels ou maternels étaient techniquement au-dessus de sa caste dans leur société si stricte, ils étaient totalement inadmissibles pour l'armée. Son rôle aurait été celui d'un serviteur sans opinion, forcé d’exercé le plus bas des emplois.
   Prenant la main de sa mère, il la mit sur son cœur.
   "Je t'aime, Talyn", murmura-t-elle en lui baisant la tempe.
   Talyn serra la main de sa mère, mais ne parla pas. Sa gratitude envers elle était trop grande pour être banalisée par des mots qui ne pouvaient pas transmettre la profondeur de ce qu'il ressentait réellement.
   Il tendit la main vers Félicia et lui prit aussi la main.
   -Mes deux munataras. Je ne pouvais pas demander une meilleure compagnie. 
   -Eh bien, regardez ça... Et moi qui me sentait désolé pour son cul pourri. Bon sang, pour deux de ces magnifiques femelles prêtes à se soucier de moi, je me serais fait descendre aussi.
   En ricanant, Talyn jeta un coup d'œil à la porte pour voir Erix les rejoindre. 
   -Bien sûr que tu le ferais. Tu pleures pour une égratignure. 
   Avec ses bras croisés sur sa poitrine, Erix s’avança pour se mettre debout au pied du lit afin qu'il puisse faire des reproches à Talyn.
   -Comment te sens-tu, gamin ?
   -Comme si j’avais fait quelques rounds de trop avec toi.
   Erix lui fit un signe.
   -La flatterie ne te donneras qu'une heure supplémentaire de tours.
   -Tu me menaces toujours avec ça, mais tu ne le fais jamais.
   -Parce que tu es si joli, tu me rappelles ma fille.
   Erix jeta un coup d'œil à la mère de Talyn.
   -Ont-ils dit quelque chose sur le moment où ils pourraient le relâcher ?
   -Une fois qu'ils l’auront fait avaler de la nourriture solide pour une journée entière sans complications, ils le laisseront rentrer à la maison.
   Il acquiesça.
   -Je vais demander à Ferrick de rééchelonner quelques combats.
   -Ferrick va me tuer.
   Erix s’exclama.
   -Ne t'inquiète pas pour ce vieux busard. Je vais m'occuper de lui. Toi tu te concentres sur ta récupération.
   Talyn hocha la tête.
   -Je vais partir d'ici dès que possible.
   Il n'avait pas l'intention de rester dans ce lit une minute de plus que ce qu'il était absolument nécessaire. Mais alors qu’il écoutait sa mère et Erix parler, sa mémoire commença à retrouver lentement les détails de sa mission.
   Plus encore, il se rappelait pourquoi le Syndrome lui avait envoyé des fleurs.
   Anatole abusait sérieusement de son pouvoir et Talyn l'avait contesté. Apparemment, c'était ainsi que ce royal imbécile répondait à une invitation légitime.
   Avec trahison.
   Et bien, putain. Si Anatole ne voulait pas lui faire face sur le Ring comme un vrai Andarion, Talyn passerait outre son statut et le dénoncerait. D'une façon ou d'une autre, il mettrait fin à cela. 


    Seuls dans sa chambre, Talyn se moqua du reportage qui couvrait sa bataille contre le Tavali. «Le colonel Anatole est apparu comme le héros du jour. Avec sept tuer, il a sauvé seul son unité et les vies de chaque Andarion qui ont combattu à ses côtés. Andaria doit une dette énorme au membre de la famille royale. Nous avons la chance d'en avoir un comme lui de notre côté. "
   Talyn l'éteignit avant de vomir, juste sur le principal. Ridicule.
   Son interface bourdonnait. Pensant que c'était sa mère ou Felicia venant aux nouvelles, il a répondu faire attention à l'ID.
   C'était le commandement.
   "Major Batur, nous avons reçu votre rapport et le commandant en chef l'a examiné. Nous voulions nous assurer que vous étiez prêt à maintenir ce que vous avez écrit, car cela contredit sérieusement ce que les colonels Anatole et Pinara ont signalé.
   Il fronça les sourcils.
   -Que voulez-vous dire ?
   Un fichier apparu sur son écran.
   -Ils prétendent que vous êtes celui qui a proposé d’emmener des femelles dans votre escouade, et le colonel Anatole a les témoignages sous serment de six femelles différentes qui disent que vous vous êtes comporté de façon inappropriée avec elles. Le commandant examine actuellement le reste de votre dossier pour voir si une rétrogradation est en ordre. Encore une fois, je vous le demande, voulez-vous soumettre votre rapport et l'intégrer à votre dossier ?
   Talyn ne pouvait pas respirer alors que ces mots lui manquaient et il réalisa que Syndrome l'avait jeté aux loups pour avoir osé l'aider.
   -Que dit exactement le colonel Pinara ?
   -Elle prétend que vous l'avez abordée à deux reprises, et qu'elle a vu que vous vous exposiez à d'autres femmes de votre escouade.
   Talyn serra les dents. Alors, il s’était mis en danger pour Syndrome et elle l'avait vendu.
   Qu’elle soit maudite.
   Pourquoi n’était-il même pas surpris ?
   -Voulez-vous poursuivre votre rapport, major ?
   La partie suicidaire de Talyn était prête à le faire, mais la moitié plus saine de son cerveau le connaissait mieux. Il était un bâtard de lack-Vest. Sans quelqu’un pour corroborer ses dires, personne ne le croirait jamais. Pas contre un membre de la famille royale.
   Le clou qui se détache est frappé vers le bas. Le vieux proverbe d'Andarion passa par sa tête. Et il était fatigué de prendre ces coups.
   Et merde.
   -Non. Veuillez détruire le rapport.
   -Très bien. Vous devez savoir que lorsque vous retournerez au travail, le commandant veut que vous fassiez rapport à son bureau pour une action disciplinaire.
   Bien sûr qu'il le ferait fait. Talyn raccrocha et lutta contre l'envie de détruire son interface.
   C'était des conneries.
   Il venait juste de reposer son interface plus loin quand il a sonna sur l’air de l'armada. Quel nouvel enfer était-ce ? Aucune chance que ce soit en bien.
   Ses tripes se nouèrent, lorsqu’il répondit, il s’agissait d’Anatole.
   "Tu penses que tu es intelligent, bâtard ? Tu as de la chance que j'ai attrapé ça. Et je te promets que, aussi mal que tu penses avoir eu, ce n'est rien comparé à ce que tu auras à faire face lorsque tu seras autorisé à sortir. Je te le jure, tu regretteras le jour où tu as décidé de mettre un uniforme Andarion. A la fin de la journée, je t’aurais incendié . Et j'ai l'intention de te faire plier et de te faire lécher mes bottes."
   Anatole raccrocha.
   Talyn émit un grondement de gorge tandis que la réalité lui flaquait des coups de pied.
   Pourquoi avait-il pris la peine de défendre quelqu'un d'autre ?
   À présent...
   Il sera abattu et personne ne sera là pour l'aider. Personne.
   Ta-lyn Pas-de-Parenté
   Né dans le péché.
   Quoi qu'il arrive, tu ne gagneras jamais...

   En ce moment, il voulait la gorge de chaque Andarion. Mais pas autant que celui de son père. Et celle de chaque membre de la lignée de sang d’Anatole. 


   "Merci aux dieux, vous êtes là."
   Felicia fronça les sourcils devant l'infirmière alors qu'elle quittait l'ascenseur et s'approchait de leur poste dans le couloir. Son cœur battait de peur. Elle avait quitté Talyn assez longtemps pour que ce soit la fin. Avait-il pris un mauvais tournant pendant son absence ?
   Je n'aurais jamais dû le quitter.
  
"Que s'est il passé ?
   Son visage était un masque d'horreur, l'infirmière fit un geste vers la chambre de Talyn.
   -Ce... Mâle est la bête la plus fâcheuse, la plus rusée et la plus méchante qui existe ! Nous sommes en train de tirer à la courte paille pour savoir qui doit aller vérifier ses signes vitaux.
   Félicia s'inclina devant la femelle.
   -Quoi ?
   -Vous savez qu'il a signé hier des ordres afin que nous ne puissions pas lui donner quelque chose sans son approbation expresse ?
   -Oui.
   -Eh bien maintenant, il souffre de manière extrême et il refuse de manger. Il ne peut pas dormir. Il frappe la tête à quiconque s'approche de lui. Et si nous n’arrivons pas à le faire manger, nous allons devoir lui mettre un tube d'alimentation. Et aucun d'entre nous ne veut le faire, de peur de ce qu'il va nous faire en représailles... Le médecin est à une réunion en ce moment, essayant de faire annuler les droit de Batur sur son refus de traitement ou bien de le faire expulser.
   Félicia était effrayée.
   -Où est sa mère ?
   -Elle a dû partir peu de temps après. Il est impossible depuis.
   Félicia secoua la tête.
   -D'accord. Je vais m'occuper de lui. Où est sa nourriture ?
   L'infirmière retourna à son poste et revint avec un plateau. Elle le tendit à Felicia.
   -Que les dieux soient avec vous.
   Incertaine de ce qu'il lui ferait, elle se dirigea vers sa chambre et poussa doucement la porte pour trouver Talyn avec son bras replié sur ses yeux.
   -Je vous ai dit, que je ne voulais pas être dérangé", grogna-t-il. "Allez vous faire foutre !
   -D'accord. Si c'est vraiment ce que tu veux. J'y vais.
   Il découvrit aussitôt ses yeux.
   -Licia ?" Demanda-t-il comme une prière.
   Elle se tenait devant la porte avec le plateau.
   "Tu veux que je reste ou que je parte ?
   -Reste s'il te plait.
   Près de son lit, elle jeta un coup d'œil à ses moniteurs et ne crut pas ce qu'elle voyait là. Elle posa le plateau.
   -Oh chérie, tu dois prendre quelque chose pour la douleur.
   -Je ne peux pas. Une fois qu'ils m’auront relâcher, je ne pourrais rien prendre. Tu le sais. J’ai besoin d’habituer mon système dès que possible.
   -Tay...
   -Lis, tu sais que je ne peux pas. S'il te plais, ne me harcèle pas. Je souffre suffisamment.
   Elle posa sa main contre sa joue.
   -D'accord. Puis-je utiliser des points de pression sur toi ?
   Il acquiesça.
   Elle déglutit difficilement face à la douleur empathique qu'elle ressentait pour lui, s'assit sur le lit et se mit à lui frotter les tempes. Une seule larme coula du coin de l'œil. Elle l'embrassa avant qu'elle ne descende jusqu'à son cou pour le masser. Il ne dit pas un seul mot pendant qu'elle travaillait.
   En quelques minutes, sa tension artérielle revint presque à une gamme normale.
   -Respire", chuchota-t-elle. "Profondément. Retiens. Un. Deux. Trois. Maintenant expire.
   Elle a continué à faire cela jusqu'à ce que sa respiration et sa fréquence cardiaque baissent elles aussi.
   -Gentil Marteau*.
   En entendant ça il eut presque un réel demi-sourire.
   Elle se mit à frotter son bras et son épaule tout en continuant à le forcer à respirer profondément.
   -Tu te sens mieux ?
   -Non." Il grimaça avec irritation. "Combien de fois un corps peut-il être blessé et pourtant ne pas vous tuer ?
   -Beaucoup. Mais tu le sais mieux que moi.
   Il serra les dents.
   -Respire, bébé."
   Elle utilisa le point de pression dans sa main pour distraire son cerveau de ce qui lui faisait mal.
   Il suivit son exemple.
   "Maintenant peux-tu manger pour moi ? Si tu ne le fais pas, tu devras revenir en arrière et combattre dans la Division de poids moyen. Penses à tous ces mâles chétifs que tu devras combattre pour revenir à Zoftiq.
   -Tu n'es pas drôle.
   -Je suis drôle. J'ai de grandes oreilles. C'est pourquoi je garde mes cheveux longs et ne le attache jamais. 
   Il leva la main pour passer un doigt sur le lobe de son oreille.
   -Tes oreilles sont parfaites.
   -La douleur te fait délirer.
   Il rit de nouveau. Felicia tira le plateau sur le lit et découvrit sa nourriture.
   -Voyons ce que nous avons ici. Hmm... Ce doit être meilleur que la merde que tu manges d’habitude.
   -Je ne t'ai jamais entendu jurer avant.
   -Je ne le fais pas souvent.
   Elle prit une cuillère de pudding et lui donna une bouchée.
   -C'est comment ?
   -Le même goût que la merde. 
   Elle plissa les yeux à son ton grossier avant d’en prendre une bouchée.
   -Hey !
   -Je le vois par moi-même. Et c'est assez bon. Je pense que la merde que tu appelles nourriture a détruit tes papilles.
   Talyn lui caressa la joue du dos de ses doigts. Depuis l'appel d'Anatole, il se sentait comme en enfer. Mais d'une façon ou d'une autre, seule sa douce présence le faisait se sentir mieux. Il donnerait n’importe quoi pour pouvoir rester avec elle et oublier tout le reste de sa vie. Mais les dieux n'avaient jamais été aussi miséricordieux envers lui.
   -Comment s'est passé ton test ?
   -Je suis certaine de l’avoir réussi. Ta mère est une grande partenaire d'étude. Elle connaît vraiment son affaire.
   -Ouais, elle a grandi dans un hôpital, avec ses parents.
   Elle lui donna une bouchée du sandwich avant de faire glisser son doigt sur la barbe de quelques jours de son menton.
   -Ils ne t’ont pas rasé ?
   -Je ne les laissais pas faire. Je suis un tel abruti que je craignais qu'ils me tranchent la gorge si je les laissais s’approcher de moi avec un rasoir.
   Elle soupira.
   -Tu ne devrais pas être comme ça.
   -Je le sais. J'essayais d'être bon. Mais ça fait tellement mal... Et je ne les aime pas autant que je t’aime.
   -Oui, mais tu dois être gentil avec les Andarions qui te tirent dessus.
   -Si tu le dis.
   -Chers dieux ! Qu'est-ce que vous avez fait ? Un exorcisme ?
   En riant, Felicia regarda vers la porte pour voir son docteur béat.
   -Non. Je viens de le battre. Je suis peut être plus petite, mais je suis plus méchante.
   Le docteur grogna en entrant pour vérifier les signes vitaux de Talyn alors qu'elle continuait de le nourrir.
   -C'est une bonne chose que votre petite amie soit venue. Je viens de passer outre votre demande pour obtenir la permission de vous endormir si vous devenez encore ingérable.
   -Désolé.
   Le docteur béa de nouveau.
   -Il s'excuse aussi ?! Saint Andaria.
   Il regarda Félicia de manière incrédule.
   -Très bien. J'appelle votre école et je leur dit d'envoyer un superviseur ici avec vos examens. Vous n'êtes plus autorisé a partir tant que nous ne l’avons pas relâché. Je suis sérieux. Quelle école fréquentez-vous ?
   -North Eris.
   -Pas étonnant que leurs frais de scolarité soient si élevés.
   Le docteur fronça les sourcils devant les signes vitaux de Talyn.
   -Ce sont les meilleurs qu'il aient eu depuis que nous l'avons admis. Incroyable. Qu'est-ce que vous avez fait ?
   -Points de pression de base. Un petit massage PT.
   -Continuez. Est ce que je peux faire autre chose ?
   Elle jeta un coup d'œil au plateau.
   -Il a besoin de plus de protéines que ça et il aime les agrumes. Pourriez-vous, s'il vous plaît, passer une commande ?
   -Absolument. Si vous avez besoin de quelque chose d'autre, faites-le moi savoir.
   -Je vous remercie.
   Talyn tira sa main vers ses lèvres afin qu'il puisse grignoter ses doigts.
   -Un peu de vie privée serait parfait.
   -Tu n'es pas assez bien pour ça."

 


Pour acheter le collier que Talyn offre à Felicia, suivez ce lien :
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Notes de traduction :
*lack-Vest : signifie littéralement "qui est sans droit acquit". Les Andarions ont un système de castes bien établi qui est dépendant de la famille où ils naissent, et donc de l’autorité et du droit acquis de naissance. Les lack-vest sont tout en bas de l'échelle des castes Andarions. Ils n'ont aucun droit ou presque. A peine mieux qu'être esclave. Pleins de portes leurs sont fermées : études, emplois, et même le droit de se marier et avoir des enfants, sous peine de sanction.

*Le surnom de Talyn sur le Ring est "Iron Hammer" ce qui veut dire "Marteau de Fer".


Texte original © Sherrilyn Kenyon - 2015
Traduction © Dark-Hunter Francophone

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