AVERTISSEMENT :
L’extrait suivant comme l’ensemble de ceux présents sur ce site internet, a été traduit par l’équipe de Dark-Hunter Francophone en respectant au maximum le texte et la syntaxe de l'auteure.
Le texte n'est donc pas celui que vous pouvez lire dans les livres disponibles en français, qui ont soufferts pendant longtemps d’une très mauvaise traduction, dû à une politique éditoriale autorisant / obligeant les coupes et changements de texte, afin de coller au format et aux critères de la collection dans laquelle a été mise la série, et qui ne s'est arrêtée qu'en 2015.
Nous vous invitons à les comparer si vous le voulez.
Toutefois nous ne sommes pas traductrices professionnelles, le sens d'une phrase peut nous avoir échapper. Si vous trouvez une faute ou une phrase mal construite, n'hésitez pas à nous le signaler par e-mail.


Dark-Hunter #10 - Lune noire


Chapitre 1


Seattle, 2006

"Un garçon mangé par un Papillon Tueur."
Susan Michaels gémit quand elle lut le titre de sa dernière histoire. Elle savait qu'elle avait mieux à faire que lire le reste de l'article, mais quelque chose en elle voulait juste qu'elle ait l'impression de se prendre un coup de pied cet après-midi. Grand Dieu plus jamais elle ne serait à nouveau fière de son travail...
    Elevés dans un laboratoire en Amérique du Sud ces papillons de nuit top secret sont la prochaine générations d'assassins militaires. Ils sont génétiquement modifiés pour trouver leur chemin dans l'antre d'un ennemi où ils y mordent le cou de la cible afin de les infecter avec un poison concentré qui tuera la victime dans l'heure.
   Maintenant, ils se sont échappés du laboratoire et ont été vu la dernière fois en direction du Nord, directement vers le centre des Etats-Unis? Ils pourraient être dans votre quartier dans le courant du mois...
   Seigneur, il était pire que ce qu'elle avait imaginé.
   Ses mains tremblantes de colère, elle se leva de son bureau et se dirigea directement dans celui de Leo Kirby. Comme d'habitude, il était en ligne, lisant le blog du quelques pauvres glandeurs en prenant de copieuses notes.
   Leo était un homme maigre aux longs cheveux noirs qu'il portait toujours en queue de cheval. Il avait aussi une barbiche, ses yeux gris, froid, qui n'avaient jamais ri et un étrange tatouage de toile d'araignée sur la main gauche. Il était vêtu d'un tee-shirt et d'un jean noir ample avec une tasse de voyage géante de chez Starbucks près de son coude alors qu'il travaillait, il serait mignon s'il n'était pas aussi diablement ennuyeux.
   "Des Papillons Tueurs ? " Demanda t'elle.
   Il leva les yeux de son bloc-notes et haussa les épaules.
   "Tu avais dit que nous allions avoir une invasion de mites, j'ai demandé à Joanie de réécrire l'histoire pour la rendre plus commercialisable.
   Elle resta bouche bée d'étonnement.
   -Joanie ? La femme qui porte du papier d'alu dans son soutien-gorge afin que les personnes ayant une vision à rayons X ne puissent pas voir ses seins. Cette Joanie ?
   Il ne broncha pas ou ne réagit.
   -Ouais, c'est mon meilleur écrivain.
   C'était ajouter l'insulte à l'injure...
   -Je croyais que ton meilleur écrivain c'était moi, Léo.
   Soupirant, il pivota sa chaise pour lui faire face.
   -Tu le serais si un tant soit peu d'imagination." Il leva les mains de façon spectaculaire, comme pour illustrer son point de vue. "Allez, Sue, embrasse ton enfant intérieur. Embrasse l'absurde qui vit parmi nous. Pense Ibsen*"
   Il laissa retomber ses mains et émit un soupir las.
   "Mais non, tu ne le fais jamais, n'est-ce pas ? Je t'envois pour enquêter sur un garçon chauve-souris qui vit dans l'ancien clocher de l'église et tu reviens avec une histoire sur les papillons infestant la charpente. Qu'Est-ce que c'est que ça ?"
   Elle lui lança un drôle de regard en croisant les bras sur sa poitrine.
   "On appelle ça la réalité, Léo. Réalité. Tu devrais arrêter de te défoncer assez longtemps pour essayer."
   Il renifla avant de retourner sur la feuille de papier blanc de son bloc-notes. Il l'a mis à côté de son café.
   "J'emmerde la réalité. Elle ne nourrit pas mon chien. Elle ne pait pas ma Porsche. Les conneries le font... et j'aime faire de cette façon.
   Elle leva les yeux sur son visage rayonnant.
  -Tu es un crapaud."
   Il fit une pause, comme si une idée l'avait soudain frappé. Il reprit son calepin où il griffonna rapidement quelque chose.
   -Une Employée Embrasse Son Crapaud de Patron et Découvre Un  Ancien Prince Immortel... mieux encore, un dieu. Ouais, un ancien dieu". Il fit un geste avec son crayon, "un dieu grec qui a été maudit pour être un esclave sexuel pour les femmes... J'adore, tu peux l'imaginer ? Partout dans le pays les femmes vont embrasser leur patron pour tester la théorie." Puis il se tourna vers elle avec un sourire malicieux. "Allons-nous en faire l'expérience et voir si cela fonctionne ?"
   Elle tourna vers lui son visage dégoûté.
   -Sûrement pas. Et ça ne marcherait pas, Léo. Crois-moi, même avec mille baisers tu serais encore un crapaud."
   Il n'était nullement découragé, surtout parce qu'ils se taquinaient tout les deux de cette façon depuis qu'ils avaient été à l'université ensemble.
   "Je pense toujours que nous devrions essayer.
   Il remua ses sourcils. Susan laissa échapper un long soupir exaspéré.
   -Tu sais, je pourrais te poursuivre pour harcèlement sexuel, mais cela impliquerait que tu es effectivement eu des rapports sexuel dans ta vie et j'ai l'intention de maintenir le fait que tu es un excellent exemple de ce qui arrive aux gens quand ils sont frustrés sexuellement.
   Cela fit venir encore une fois un regard vitreux dans ses yeux avant de griffonner à nouveau :
   "Frustré Sexuellement un Patron se Transforme en un Fou Hurlant. Eventrant la Femme qui l'Excitait."
   Susan poussa un grondement sourd. Si elle ne le connaissait pas mieux, elle pourrait penser qu'il la menaçait, mais cela nécessiterait une action réelle de sa part et Léo ne faisait que déléguer. Sa maxime avait toujours été pourquoi le faire vous-même quand vous pouvez payer ou intimider quelqu'un d'autre pour le faire pour vous - Ce qui signifiait qu'il allait probablement la déléguer la tuer elle-même.
   "Léo ! Arrête de tourner tout en un titre ringard". et avant qu'il ne puisse répondre, elle ajouta rapidement. "Je sais, je sais. Les gros titres ringards payent ta Porsche.
   -Exactement !
   Dégoûtée, elle frotta la douleur soudaine qu'elle sentait derrière son œil droit.
   -Ecoutes, Sue," dit-il comme s'il avait une vague de sympathie inhabituelle pour elle. "Je sais à quel point ces deux dernières années ont été dures pour toi, d'accord ? Mais tu n'es plus qu'une journaliste d'investigation.
   Sa poitrine se serra à ses mots. Des mots qu'elle n'avait pas vraiment besoin d'entendre, car ils la hantaient chaque minute de chaque jour. Il y a deux ans et demi, elle avait été l'un des plus grands journalistes d'investigations du pays. Son ancien patron l'avait surnommé Chien de Chasse Sue parce qu'elle pouvait renifler une histoire à un kilomètre, de la suivre ventre à terre et de la ramener à la maison.
   Et dans un moment de stupidité brute, tout son monde était venu s'écrouler autour d'elle. Elle avait tellement faim de sensations qu'elle avait couru tête baissée dans un coup monté qui avait complètement détruit sa réputation.
   Ça lui avait presque coûté sa vie.
   Elle frotta la cicatrice sur son poignet en se forçant à ne pas se rappeler cette nuit terrible de novembre - la seule fois dans sa vie où elle avait effectivement été faible. Elle s'était ressaisit, et avait juré de ne jamais laisser personne la faire se sentir à nouveau aussi impuissantes. Peu importe, c'était sa vie et elle allait vivre selon ses propres termes.
   Mais sans Léo qu'elle avait rencontré à l'université quand ils travaillaient ensemble au journal du campus, elle n'aurait jamais pu travailler à nouveau en journalisme. Non pas que travailler pour le Daily Inquisitor pouvait être interprété comme du vrai journalisme, mais au moins il lui permettait de rembourser une partie de ses dettes et des frais judiciaires gargantuesques. Et même si elle détestait son travail, il lui permettait de manger et de ne pas vivre dans la rue. Et ça, elle le devait au petit crapaud.
   Léo déchira une large feuille de papier et la glissa vers elle.
   "Qu'est ce que c'est ?" Demanda t'elle en la prenant sur le bureau.
   -Une adresse Web. Il y a une gamine de l'université qui prend pour nom Dark Angel et prétend travailler pour un non-mort.
   Elle le regarda. Oh ouais... sa vie était sans aucun doute un citron et elle voulait tout son argent - avec des intérêts.
   "Un vampire ?
   -Pas exactement. Elle dit qu'il est un guerrier immortel métamorphe qui l'agace au possible et la met hors d'elle. Elle est dans le coin, donc je veux que tu vérifie et que tu aille voir ce qu'elle a à dire. Puis me faire ton rapport.
   Oh, ça ne pouvait arriver qu'à elle et cette vieille voix intérieur dans sa tête était déjà en train de rire d'elle.
   "Un métamorphe hein ? C'était avant ou après qu'elle laisse tomber l'acide ?
   Léo fit un bruit irrité.
   -Pourquoi tu ne veux pas au moins essayer au moins de rentrer dans l'esprit de l'emploi ? Tu sais qu'il n'est pas si mal du tout. en fait, il est effectivement très divertissant. Vis un peu, Sue. Lâche ton venin. Profites-en.
    En profiter... profiter d'être la risée après avoir travaillé pour le Washington Post... ouais. C'était difficile quand ce qu'elle voulait vraiment faire était de retrouver sa réputation antérieure.
   Mais ces jours étaient terminés. Elle ne serait jamais plus une vraie journaliste.
   C'était ça. Sa vie. Joie, oh joie : La méchante fée avait vraiment pourri sa vie.
   Non, elle sentait sa poitrine se serrer à nouveau, ce n'était pas vrai. Elle l'avait pourri elle-même et elle le savait. La mort dans l'âme, elle se retourna et se dirigea vers son bureau en regardant l'adresse du blog dans sa main.
   C'est stupide. Elle ne le ferait pas. Elle n'irait même pas sur ce site...
   Mais bientôt, elle l'avait fait et y était... une page noire avec quelque dessins d'illustrations gothique sur une site web appelé deadjournal.com. Mais sa partie préférée devait être l'en-tête qui disait : "Rêveries de l'esprit sombre et tordu d'une étudiante maudite".
   La jeune fille, Dark Angel, était certainement ainsi. Ses messages montraient l'angoisse typique d'un étudiant moyen... qui était gravement atteint de délires et avait besoin d'une thérapie entre les murs d'une chambre capitonnée.

3 juin 2006, 06:45
Quelqu'un peut me tirer dessus s'il vous plaît. S'il vous plaît. Je ne pourrais pas assez insister sur la partie "s'il vous plaît". Donc, j'étais en train d'essayer d'étudier pour mon examen de demain. Notez le mot "essayer". Donc je suis plongé dans la complexité des Math Babylonniens, ce qui n'est pas vraiment passionnant c'est le moins qu'on puisse dire, quand tout d'un coup mon téléphone sonne et me provoque une trouille totale parce que la maison est encore plus silencieuse qu'une tombe, et croyez-moi, j'ai vu assez de tombes et de cryptes pour savoir que c'est vrai.
Au début, je pensais bêtement que c'était mon frère qui me harcelait, jusqu'à ce que je regarde de plus près le numéro et non. Pas lui. Ceux qui ont lu mon journal savent ce qu'est mon patron, qui d'autre pourrait m'appeler à cette heure impie et penser que je ne vis pour rien d'autre, sauf être à son service pour tous ses caprices et ses besoins ?
Vraiment, mon conseil est de ne jamais travailler pour un immortel. Ils n'ont aucun respect pour ceux d'entre nous dont la vie est limitée.

5:30 le matin, il est là. Appelant pour me dire qu'il vient juste de tuer tout un tas de morts-vivants (ok, vampires, mais je déteste vraiment utiliser ce mot car il attire toute sorte de cinglés qui veulent savoir comment ils peuvent eux aussi devenir des vampires et où trouver ceux que je connais qui ne pourraient pas faire autre chose que vous tuer, mais je reviens à ma pensée d'origine) et que je dois aller le chercher car l'aube est sur le point d'arriver et il ne peut pas rentrer à la maison avant que le soleil ne le transforme en biscotte grillée - Vous savez que ce n'est pas la meilleure façon de me motiver puisque un toast grillé de patron = une Dark Angel heureuse.

Maintenant voici ma tirade contre le fait que s'il était juste un simple métamorphe, je ne devrais pas aller le chercher. Il serait en mesure de rentrer à la maison sans aide. Il pourrait tout simplement se téléporter dans la maison, mais jadis quand il a fait ce marché pour devenir immortel, cette capacité qu'il avait lui a été prise, ainsi que celle qui lui permettait de voyager à travers le temps. Et pourquoi ça lui avait été pris ? Une raison. Pour faire de ma vie un enfer vivant de servitude, voilà pourquoi.

Oh et je dois lui apporter des vêtements car il va très probablement être sous sa forme de chat au Pike's Market qui est le seul moyen pour lui d'être dans la lumière du jour et de ne pas devenir une créature croustillante (vraiment).
Alors quand il revient sous sa forme humaine, il sera nu et devra s'habiller -"Oui ceux qui ont l'esprit tordu, c'est en théorie un dieu à poil, mais je l'ai connu toute ma vie, ce serait comme voir ton frère à poil si on peut dire!
Très bien, il me fait chier, mais il me paie et si je ne le fais pas, il va parler de moi et me faire avoir toutes sortes d'ennuis, dont je ne veux pas entendre pour le moment. Donc, après avoir bougé mes fesses jusque là-bas pour prendre son cul désolé, qu'est ce que je trouve ?
Oui, vous l'avez deviné. Rien qu'un couple de sans-abri qui pense que j'ai perdu l'esprit tandis que je cherche mon "chat" tout en promenant des vêtements masculins dont je me souviens doucement qu'ils ne serviront à rien car il ne peut pas redevenir un être humain tant qu'il n'ai pas rentré chez lui. Ce sale bâtard et ses farces. Que sa maudite tête soit vérolée. Mieux encore, je l'espère, qu'il est des puces (je pourrais dire tiques, mais il me filerait certainement la maladie de Lyme). Donc, les puces. Beaucoup, beaucoup de puces !
   Je suis sûre que Catman Idiot s'est trouvé une bimbo et qui l'a emmené chez elle pour la journée, mais bon sang. Ne pouvait-il pas appeler pour me le dire ? Non. Donc, je suis là, soufflant sur mon expresso ultra-caféiné en espérant que je resterais éveillé pendant mon examen de cet après-midi. Merci patron. J'apprécie. Tu es le meilleur. Où est la fourrière quand vous avez vraiment besoin d'eux ? Mieux encore, donnez-moi une hache pour que je puisse lui couper la tête et je ne parle pas de l'une de ses épaules.

Humeur : Fâchée.
Musique : Everything About You : Ugly Kid Joe

   Susan laissa échapper un soupir fatigué en se frottant le front. Oh ouais. La jeune fille avait gravement besoin d'aide professionnelle. Mais bon sang !? Ce n'est pas comme si elle avait quelque chose d'autre à faire que d'aller enquêter sur l'Immortel Catman du Pike's Market.
   Susan grimaça à cette pensée.
   "Maintenant je fais trop de... gros titres ringards".
   Gémissant, elle se frotta les yeux.
   "Vous savez, si ma vie était un cheval, je lui tirerais dessus."

 

   Peu importe l'endroit ou le jour, chaque refuge pour animaux aux États-Unis semblaient avoir toujours la même odeur piquante de nettoyant antiseptique mélangé à la fourrure humide. Et même si les abris étaient chauffés, il y avait toujours dans l'air un froid étrange. Celui qui pénètre directement dans les os.
   Aujourd'hui n'était pas différent. Les cages des chats s'alignaient le long de deux murs où certains félins dormaient tandis que d'autres jouaient, mangeait ou se lavaient.
   Tous sauf un.
   Couché comme s'il était prêt à tuer il regardait autour de lui avec l'intelligence vive d'un vicieux prédateur qui démentait sa petite taille. Il n'était pas comme les autres. Seul un fou aurait prétendu le contraire.
   A première vue, il semblait être un chat du Bengale ordinaire, mais si l'on regardait de plus près, il était évident qu'il n'avait pas tout à fait les mêmes caractéristiques faciales qui caractérisaient la race Bengale. En fait, il ressemblait à un léopard d'Arabie - si l'on oubliait qu'il pesait à peine sept kilos au lieu de trente.
   Plus que cela, ses yeux étaient d'une inquiétante ombre noire... une couleur peu naturelle pour une telle bête. Et si l'on faisait vraiment attention, on remarquerait certainement que tandis que les autres chats portaient de simples colliers blancs, celui-ci en portait un en argent. C'était un collier très spécial qui attirait la lumière et la réverbérait en une lueur surnaturelle.
   Et ce qui le rendait si spécial ? Certainement pas la finesse du bracelet ou le fait qu'il ne portait pas de boucle. Non. C'était le circuit invisible qui circulait le long de la face inférieur du tissu d'argent. Des circuits conçus pour envoyer des inhibiteurs qui ne pouvaient pas être ressentit par un homme ou une bête - à moins que la créature soit à la fois l'homme et la bête.
   Une invention diabolique de ceux qui voulaient avoir un certain contrôle sur la magie des autres, ce collier gardait ce chat particulier sous sa forme féline actuelle.
   Et ça énervait sacrément le chat.
   Ravyn siffla quand un homme s'hasarda près de sa cage. S'il pouvait sortir de là, il aurait arraché le bras de ce bâtard et l'aurait frappé avec. Mais malheureusement il ne le pouvait pas. Ce qui requérait qu'il est lui-même des bras, ce que dans sa forme actuelle il ne possédait pas.
   Et c'était de sa faute. Qu'il soit maudit lui et sa libido permanente. Si à l'aube il s'était contenté de passer à côté de la déesse-sexy dans cette jupe très courte, il serait maintenant heureux à la maison - peut-être pas si heureux car il aurait dû écouter cette chienne d'Erika, mais il serait à la maison dans son lit et non enfermé dans cette maudite cage.
   Une petite caresse ne pouvait pas faire de mal, si ?
   Il regarda les barreaux de sa cage et siffla à la réponse évidente. Ouais. Ash s'en donnerait à cœur joie avec lui cette fois.
   A condition qu'il sorte d'ici. En l'état, il n'était pas si sûr de pouvoir le faire cette fois. Tant qu'il portait le collier, ses pouvoirs à la fois de Dark-Hunter et de Were-Hunter étaient sérieusement limité. En tant que Were-Hunter Arcadien, sa forme naturelle était humaine. Être pris au piège en tant que chat pendant la journée était à la fois douloureux et extrêmement déconcertant. Même avec le collier metriazo* qui l'empêchaient d'utiliser ses pouvoirs paranormaux, il ne faudrait pas longtemps avant que ses propres pouvoirs magiques ne se tournent contre lui et le tuent.
   A y réfléchir c'était une pensée effroyable.
   "Comment va t'il ?"
   Ravyn plissa les yeux sur le grand vétérinaire blond qui était un Apollite. En règle générale, la plupart des Apollites restaient hors de la guerre qui faisait rage entre les Daimons et les Dark-Hunters. Il fallait attendre qu'un Apollite commence à voler les âmes humaines pour allonger leur courte vie et devienne ainsi Daimon pour que les Dark-Hunters s'en inquiètent. Après tout, c'était pour cette raison que les Dark-Hunters avaient été créé. C'était eux qui tuaient les Daimons afin que les âmes humaines volées puissent être libérées avant que leur possession par un Daimon ne les détruisent.
    Manifestement cet Apollite voulait que sa tête saute et qu'il soit chassé.
   L'assistant humain, un homme de petite taille d'à peu près trente ans avec des cheveux noirs et une barbe hirsute, répondit :
   "Il est énervé c'est flagrant. Quoi d'autre ?"
   il pencha la tête en étudiant Ravyn à une distance de sécurité :
   -Vous pensez qu'il est Arcadien ou Katagaria ?
   Le vétérinaire haussa les épaules avant de se pencher pour regarder dans la cage :
   -Je ne sais pas, mais j'espère qu'il est Arcadien.
   -Pourquoi ?
   Ravyn montra ses dents à l'imbécile qui sourit en réponse :
   -Parce que s'il l'est, la magie qui le tient sous sa forme de chat finira par lui faire exploser la tête. Ce sera diablement douloureux avant qu'il ne meure.
   L'assistant se mit à rire.
   -Et pas neuf vies pour le ramener. Quelle honte. Mais j'aime ça." Il se tourna vers le médecin. "Qu'est ce que vous direz de le stériliser pendant qu'il est comme ça ?
   -Tu sais, tu as une idée géniale..."
   Ravyn gronda quand le vétérinaire attrapa le porte-papier qui pendait à l'extérieur de sa cage et y faisait une note. Ravyn siflla en lui envoyant une note mentale au vétérinaire Apollite :
   -Tu me castre, salaud, et je danserais dans tes entrailles.
   Cette pointe de méchanceté lui revint dix fois plus forte alors que le collier se contractait et le choquait.
   Le vétérinaire sourit avant de raccrocher le porte-papier sur le crochet.
   -Je ne vois vraiment pas comment tu pourrais faire dans ta position actuelle. N'est ce pas, boule de poil ?
   L'assistant humain en tapa cinq au vétérinaire. Puis en riant, les deux le laissèrent avec le reste des animaux.
   Ravyn fonça sur les barreaux de sa cage, mais tout ce qu'il réussit à faire c'est de se faire mal. Maudit soient-ils. Comment avaient-ils réussi à le piéger comme ça ? Comment avaient-ils su où le trouver ?
   Une minute, il s'était caché dans l'ombre au Pike's Market, attendant son Ecuyer, Erika devait venir le chercher, et la dernière chose qu'il avait vu c'était la puta dans sa jupe rouge qui l'avait attrapé et lui avait passé le collier autour du cou avant qu'il ne puisse se défendre ou ne comprenne ses intentions. Une fois le collier en place, il avait été impuissant sans sa magie.
   Gardant son emprise sur lui, la femme l'avait enveloppée dans son châle, l'avait ramassé et remis à un groupe d'humains qui attendaient et l'avait payé cinquante dollars pour ses services. Par la suite, les humains l'avaient jetés dans le refuge pour animaux.
   Et il y resterait jusqu'à ce que sa tête explose à cause des inhibiteurs dans le collier ou s'il trouvait le moyen de s'échapper de cette cage sans avoir recours à sa magie ou des pouces opposables.
   Ouais. Grandes chances qu'il n'avaient... pas. Son seul espoir était que Erika se préoccupe du fait qu'il ne s'était pas présenté à la nuit tombée...
   Attendez, il parlait d'Erika Thomas. Erika. La jeune fille qui aimait prétendre ne pas avoir à travailler pour lui. La jeune fille qui sortait pour l'éviter lui ainsi que ses devoirs. Elle ne remarquerait pas avant des jours qu'il n'était pas à la maison.
   Non, le petit mutant ferait une fête dans l'instant si elle découvrait qu'en ignorant son absence, un certain Apollite fou l'avait hongré et laissé impuissant. Puis, elle aurait appelé tous ses amis pour en rire.
   Je suis vraiment baisé...

 

   Susan soupira en jouant avec le petit médaillon en or qu'elle gardait dans son sac. Un peu plus grand qu'un dollar en argent, il ne valait pas plus, mais la nuit où elle l'avait gagné, il avait alors eu encore plus de valeur qu'un billet de loterie de centaines de millions de dollars.
   Elle fit une pause alors que de vieux souvenirs l'assaillaient. Elle avait remporté le Prix Sterling pour les Rapports d'Enquêtes Politique en 2000. Elle avait était sur le toit du monde ce soir-là...
   Serrant le prix dans sa main, elle jura dans un souffle.
   "Je devrais vendre cette maudite chose sur eBay."
    Mais elle ne le pouvait pas et se détestait pour ça. C'était difficile de laisser aller un passé glorieux, même si tout ce qu'il avait fait avait été de lui apporter sa douleur. Peut-être qu'elle n'aurait pas dû être aussi arrogante à l'époque. Peut-être que cela était le sort qu'elle méritait.
   Connerie. Elle ne croyait pas à ce genre de châtiment divin. Elle en était là parce qu'elle s'était trompé. Il n'y avait personne à blâmer, à part elle-même. Elle avait été stupide et confiante, et elle devrait payer pour cette erreur pour le reste de sa vie.
   Son téléphone sonna.
   Reconnaissante pour l'interruption de ses ruminations morbides, elle l'ouvrit et répondit .
   "Susan Michaels.
   -Hey, Sue, c'est Angie. Comment tu vas ?
   Sa copine semblait un peu moins optimiste, mais il était bon d'entendre une voix amicale.
   -Très bien," dit-elle en fourrant son prix tout au fond de son sac. Si quelqu'un pouvait la faire se sentir mieux, c'était Angie. Vétérinaire végétalienne et maligne, Angie avait une manière de couper en travers de toutes les questions en les soulignant de ridicule - c'était un véritable cadeau que Sue appréciait.
   "Qu'est ce que tu fais ?
   -Cinq sur cinq, comme toujours.
   Susan leva les yeux. La déclaration était non seulement une référence à Buffy contre les Vampires qu'Angie adorait, c'était aussi le moyen d'Angie de se décrire comme ronde et câline.
   -Je vais seulement te donner cinq par trois... peut-être.
   -Oui, en effet. Crois-moi, je suis aussi large que je suis grande, mais ce n'est pas pour ça. Tu as une minute loin de ton patron ?
   -Ouais. Pourquoi ?
   -Parce que j'ai des nouvelles que je pense tu vas vouloir entendre.
   En dépit du ton d'Angie, Susan sourit.
   -Hugh Jackman a divorcé de sa femme et est tombé sur une photo de moi dans un vieil article et a décidé que j'étais une femme pour lui ?
   Angie se mit à rire.
   -Merde, tu as travaillé sur ce journal pendant une trop longue période. Tu vas commencé par croire toutes les bêtises que vous publiez.
   -Ha, ha. Y a t'il un point réel à cette conversation ?
   -Oui il y en a un. Tu sais, ces rapports étranges de personnes disparus qu'il y a depuis un certain temps ? Ceux dont tu me disais qu'elles pouvaient être liée ?
   -Ouais ?
   -Elles le sont.
   Susan se figea alors que l'ancien reporter en elle bondissait en avant.
   -Qu'est ce que tu veux dire ?
   -Je ne peux rien dire de plus au téléphone, d'accord ? En fait je suis sur un téléphone publique et tu ne peux pas savoir à quel point l'une de ces choses est difficile à trouver de nos jours. Mais je ne peux pas prendre de risques. Tu peux venir à mon travail dans environ une heure pour prendre un animal de compagnie ?
   Baissant la tête, Susan laissa échapper un soupir dégoûté.
  -Beurk ! Je suis mortellement allergique à ces choses.
   -Crois-moi, ça vaudra le fait que tu râle c'est certain. Sois là-bas."
   Le téléphone se coupa.
   Susan raccrocha alors que mille scénarii passaient par sa tête. Elle avait entendu une véritable panique dans la voix d'Angie. Une panique réelle et ce n'était pas le genre de son amie. La situation était grave et Angie avait peur.
   elle tapota son téléphone de son ongle pendant que ses pensées se dispersaient dans un million de directions différentes. Mais elle revenaient toujours au même point : cet appel étrange pouvait bien être le chemin de retour vers son salut et la respectabilité.

   

  
 


Notes de traduction :
*Ibsen : Henrik Johan Ibsen, dramaturge norvégien se présentant comme un anarchiste aristocrate.
*Collier Metriazo :  voir Termes propres aux Were-Hunters (Garous), durant la traduction française, le terme inventé par l'auteur a disparu.


Texte original © Sherrilyn Kenyon - 2006
Traduction © Dark-Hunter Francophone

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