Note de traduction : Cette scène se déroule lorsque Astrid, aidée par son cousin M'Adoc, entre dans les souvenirs de Zarek pour le comprendre. Ceux-ci se passent en partie à La Nouvelle-Orléans. Bien que la scène existe dans la traduction française, l'accent a été mis sur le fait qu'elle se promène dans ses souvenirs uniquement, or, elle est aussi dans ses rêves, mais toute cette scène, superbe il faut le dire, a encore une fois, pour une raison inexpliquée, été enlevée. Pourtant, alors que ses souvenirs montrent des faits, ses rêves eux, montrent l'état d'esprit du personnage, et l'on apprécie encore plus Zarek en lisant cette scène, on souffre plus encore pour lui.

Rappelons également que dans ce livre on apprend aussi que les Dream-Hunter sont tous en charge d'un Dark-Hunter lorsque celui-ci quitte sa vie humaine, afin d'atténuer justement ses lourds souvenirs, et l'aider par les rêves à tourner la page. M'Adoc était en charge de Zarek, mais n'a pas pu continuer. Or ce n'est pas clairement dit en français.
Si vous le pouvez, comparé avec votre livre. La différence est édifiante.

Pour le retrouver ce passage dans votre livre en français : Chapitre 8 - page 135


Chapitre 8

[...]
   Zarek était  La Nouvelle-Orléans. Une musique lointaine flottait dans l'air frais de la nuit alors qu'il s'arrêtait près du Vieux Couvent des Ursulines dans le Quartier Français.
   Un groupe de touristes étaient réuni autour d'un guide habillé tel le Lestat d'Anne Rice, tandis qu'un second "vampire" vêtu d'une longue cape noire et de faux crocs reculait, en le regardant.
   Les touristes écoutaient attentivement alors que le guide leur racontait un célèbre assassinat qui avait eu lieu dans la ville. Deux corps avaient été retrouvés sur le perron du couvent, complètement vidés de leur sang. Les vieilles légendes s'accordaient à dire que le couvent avait pendant un temps abrité des vampires qui venaient la nuit chasser dans la ville.
   Zarek souffla à cette absurdité.
   Le guide, qui prétendait être un vampire de trois cent ans nommé André, le regarda :
   "Hey," dit André à son groupe en pointant Zarek. "Il y a un vrai vampire, juste là."
   Le groupe se tourna comme un seul homme pour regarder Zarek qui les regardait avec malveillance.
   Avant même de penser à mieux, Zarek découvrit ses crocs et feula.
   Les touristes se mirent à crier et à courir.
   Les guides également.
   Si Zarek riait, il l'aurait certainement fait à la vue de ces gens s'éparpillant dans la rue aussi vite qu'ils pouvaient courir. Comme ce n'était pas le cas, il ne put apprécier le chaos qu'il avait causé qu'avec une moue cynique de ses lèvres.
   "Je ne peux pas croire que tu ais fait ça."
   Il regarda par dessus son épaule pour voir Acheron debout dans l'ombre tel un sombre spectre, habillé en noir et présentant de long cheveux pourpre.
   Zarek haussa les épaules.
   "Lorsqu'ils arrêteront de courir et y réfléchiront, ils penseront que cela faisait partie du spectacle.
   -Le guide ne le pensera pas.
   -Il pensera que c'était une farce. Les humains expliquent toujours notre présence comme ça.
   Acheron soupira lourdement.
   -Je le jure, Z. J'espérais que tu utiliserais ton temps ici pour montrer à Artémis que tu pouvais à nouveau te mêler aux gens.
   Il regarda Acheron d'un air amusé.
  -Bien sûr que tu l'espérais. Pourquoi tu ne me couvrirais pas de merde en me disant que c'est de la boue pendant que tu y es .
   Il commença à s'éloigner.
   -Ne t'éloignes pas de moi, Z.
   Il ne s'arrêta pas.
   Acheron utilisa ses pouvoirs pour l'épingler contre le mur de pierre. Zarek devait accorder ce crédit au chef des Dark-Hunter. Au moins Acheron savait qu'il valait mieux ne pas le toucher. Pas une seule moins en deux mille ans Acheron n'avait physiquement posé une main sur lui. C'était comme si l'Atlante comprenait à quel point un tel contact lui causait une véritable angoisse mentale.
   D'une façon bizarre, il sentait que c'était comme si Acheron respectait ça.
   Acheron croisa son regard et le fixa.
   "Le passé est mort, Z. Demain arrivera quelle que soit la décision que tu prendras cette semaine. Il m'a fallu cinq cent ans pour négocier avec Artémis afin que tu es cette chance de lui prouver que tu pouvais bien agir. Par souci pour ta santé mentale et ta vie, ne la gâche pas.
   Acheron le libéra et se dirigea vers l'endroit où avaient disparu les touristes.
   Zarek ne bougea pas jusqu'à ce qu'il soit de nouveau seul. Il laissa les mots d'Acheron couler sur lui alors qu'il envisageait silencieusement les choses.
   Il ne voulait pas quitter cette ville. Au moment où il était arrivé et avait vu la foule rassemblée à Jackson Square, il avait été enchanté par La Nouvelle-Orléans.
   Surtout, il avait chaud.
   Non, il ne gâcherait pas ça. Il ferait son devoir et protégerait les êtres humains qui vivaient ici.
   Peu importe ce qu'il fallait, il ferait ce qu'il faut pour obtenir qu'Artémis lui permette de rester.
   Il ne tuerait jamais un autre humain...
   Zarek avait repris son chemin dans la rue quand un groupe de quatre hommes attira son attention. Par leur taille extrême, leurs cheveux blonds, et leur regard engageant, il les détermina comme des Daimons.
   Ils chuchotaient entre eux, mais même ainsi, il pouvait les entendre clairement.
   "Le patron a dit qu'elle vivait dans un loft au-dessus du Club Runningwolf.
   L'un des Daimons rit.
   -Un Dark-Hunter avec une petite amie. Je ne pensais pas qu'une telle chose existait.
   -Oh ouais. Les retombées vont être d'enfer. Imaginez comment il se sentira quand il trouva son corps exsangue, nu dans son lit en l'attendant."
   Zarek commença à les prendre à revers par la droite pour attaquer, mais s'arrêta lorsqu'un groupe d'humains sortit du bar en trébuchant, dans la rue. Fixés sur leur cible, les Daimons ne les regardèrent même pas.
   Les touristes restèrent dans la rue, riant et plaisantant, ne sachant pas que s'ils n'avaient pas un autre engagement, les Daimons se seraient dirigés droit sur eux.
   La vie était une chose très fragile.
   Grinçant des dents, Zarek savait qu'il devait attendre jusqu'à ce qu'il puisse coincer les Daimons dans une ruelle où ils ne seraient pas vus.
   Il se laissa glisser dans l'ombre d'où il pouvait encore voir et entendre, et les suivit vers le loft de Sunshine...
  
   La tête d'Astrid lui fit mal alors qu'elle suivait Zarek à travers ses rêves et laissait sa colère et sa douleur l'envahir. Elle était avec lui dans l'allée où il avait combattu les Daimons et où il avait ensuite été agressé par les flics.
   Et elle était avec lui sur le toit quand il avait appelé Talon pour l'avertir de veiller sur Sunshine. Elle sentait la rage de Zarek. Son désir d'aider les gens qui ne lui vouaient que mépris et réprimandes.
   Le jugeant à tort.
   Il ne comprenait pas comment aller vers eux.
   Alors à la place il les attaquait. Blessant avant qu'ils ne s'attaquent à lui.
   En fin de compte, s'en était trop à gérer pour elle. Elle devait se détacher de lui ou elle pourrait alors se retrouver entraînée par l'intensité brutale de ses émotions.
   C'était une lutte pour se séparer de lui. Le sérum de liaison était fort et voulait les garder unis, mais en tant que nymphe, elle était plus forte.
   Rassemblant toutes ses forces, elle arracha son esprit du sien jusqu'à ce qu'elle ne fasse plus partie de Zarek et de ses souvenirs.
   Maintenant elle n'était plus qu'une observatrice de rêve, afin de pouvoir regarder, mais pas sentir ses émotions.
   Mais elle pouvait sentir ses propres émotions et elle avait mal pour cet homme d'une façon qu'elle n'aurait jamais cru possible.
   La crudité de ses émotions qu'elle avait récupérées l'accablait. Son passé et ses cicatrices s'ouvraient à travers elle, s'échappant loin du cocon qui les retenait enfermés depuis si longtemps.
   Pour la première fois depuis des siècles, elle se sentait à l'agonie pour quelqu'un d'autre. Plus que cela, elle voulait l'apaiser. Maintenir cet homme qui ne pouvait pas échapper à ce qu'il était.

   Alors qu'elle le regardait, le rêve de Zarek s'obscurcit. Elle le vit lutter à travers un blizzard féroce. Il était seulement vêtu d'un pantalon en cuir noir sans chemise ni chaussures. Ses bras enroulés autour de lui, il se secoua pour lutter contre le froid et se traîner, maudissant les vents hurlants alors qu'il trébuchait et tombait jusqu'à la taille dans la neige glacée.
   Chaque fois qu'il tombait, il se redressait et continuait à aller de l'avant. Sa force l'étonnait.
   Les vents fouettaient ses larges épaules, balayant ses longs cheveux noirs autour de son visage rasé de près. Il plissa les yeux comme s'il essayait de voir à travers la tempête.
   Mais il n'y avait rien autour d'eux. Rien que du blanc, un paysage désertique.
   Oubliant le froid qui le tourmentait, Astrid le suivit.
   "Je ne mourrai pas," gronda Zarek, marchant un peu plus vite. Il leva les yeux vers le ciel noir, sans étoiles. "Vous m'entendez, Artémis ? Acheron ? Je ne donnerais cette satisfaction à aucun de vous."
   Il commença à courir puis, chemina dans la neige qui craquait comme un enfant courant après un jouet. Ses pieds étaient rouges de froid, sa peau nue était marbrée.
   Astrid avait vraiment du mal.
   Jusqu'à ce qu'il tombe.
   Zarek était tranquillement dans la neige, face contre terre avec un bras au dessus de sa tête et l'autre devant lui, haletant de sa course. Elle regarda le tatouage à la base de sa colonne vertébrale qui se déplaçait avec ses respirations.
   Roulant sur le dos, il leva les yeux vers le ciel noir alors que les flocons tombaient sur son corps et son pantalon de cuir. Ses cheveux noirs et humides étaient plaqués contre sa tête. Il continua de respirer lourdement tandis que ses dents claquaient de froid.
   Pourtant il ne bougea pas.
   "Je veux juste avoir chaud," murmura t'il. "Laissez-moi avoir chaud. N'y a t'il pas d'étoile capable de partager son feu avec moi ?"
   Elle fronça les sourcils à cette étrange question, mais, dans les rêves les phrases et les événements bizarres étaient monnaie courante.
   Zarek roula encore et se redressa, puis continua à marcher à travers le blizzard.
   Il la conduisit vers une cabane isolée au milieu des bois. Il n'y avait qu'une seule fenêtre, mais la lumière à l'intérieur était comme un phare lumineux dans la désolation froide de la tempête arctique.
   Elle avait l'air si accueillante.
   Astrid entendit des rires et des conversations venant de l'intérieur.
   Zarek trébucha jusqu'à la fenêtre. Respirant fortement, il mit la main en visière contre la vitre givrée pour regarder à l'intérieur, comme un enfant affamé debout à l'extérieur d'un restaurant chic, où il savait qu'il ne serait jamais le bienvenue.
   Elle se plaça derrière lui pour pouvoir voir à l'intérieur elle aussi.
   La cabane étaient pleines de Dark-Hunters. Ils célébraient quelque chose pendant qu'un feu flamboyait dans la cheminée. Il y avait de la nourriture et des boissons en abondance tandis qu'ils riaient, buvaient, et parlaient comme s'ils étaient tous frères et sœurs. Une famille. Astrid ne reconnaissait aucun d'entre eux, à l'exception d'Acheron. Mais il était évident que Zarek les connaissait tous.
   Serrant le poing, il s'écarta de la fenêtre et se dirigea vers la porte d'entrée.
   Zarek frappa dessus avec acharnement.
   Un homme blond ouvrit la porte. Il portait une veste de moto en cuir noir avec des volutes celtiques rouge dessus et un pantalon noir. Ses yeux bruns foncés étaient dédaigneux et il y avait un regard extrêmement détestable sur son beau visage.
   "Personne ne veut de toi ici, Zarek.
   Zarek posa une main contre le chambranle de la porte et l'autre contre la porte pour empêcher l'homme de l'enfermer dehors.
   -Sois maudit, Celte. Laisse-moi entrer.
   Le Celte recula alors qu'Acheron s'approchait pour bloquer le chemin de Zarek.
   -Qu'est ce que tu veux, Z ?
   Le visage de Zarek démontrait de l'angoisse lorsqu'il rencontra le regard d'Acheron.
   -Je veux venir.
   Il hésita et quand il dit les mots suivants, ses yeux brillaient d'humiliation et de besoin.
   -S'il te plait, Acheron. S'il te plait laisse-moi entrer.
   Il n'y avait aucunes émotions sur le visage d'Acheron. Pas une seule.
   -Tu n'es pas le bienvenue ici, Z. Tu ne seras jamais le bienvenue parmi nous.
   Il ferma la porte.
   Zarek martela le bois et jura.
   -Sois maudit, Acheron ! Soyez tous maudits !" Puis il se lança contre la porte et essaya d'actionner la poignée. "Pourquoi tu ne viens pas simplement me tuer, salaud ! Pourquoi ?
    Cette fois lorsque Zarek parla, la colère avait disparue de sa voix. C'était des paroles tristes et nécessaires, de la douleur, et ils l'affectèrent encore plus que lorsqu'il avait demandé à mourir.
   -Laisse-moi entrer, Ash, je jure que je me conduirais bien. Je le jure. S'il vous plait de me laissez pas seul ici. Je ne veux plus avoir froid. S'il vous plait !"
   Des larmes coulèrent sur le visage d'Astrid alors qu'elle regardait Zarek frapper contre la porte, exigeant qu'ils ouvrent.
   Personne ne vint.
   Les rires continuèrent à l'intérieur comme s'il n'existaient pas.
   A ce moment, Astrid compris pleinement l'isolement total qu'il ressentait. La solitude et l'abandon.
   "Allez tous vous faire foutre !" Rugit Zarek. "Je n'ai pas besoin de vous. Je ne vous dois rien.
   Finalement, Zarek s'adossa contre la porte et se laissa glisser à genoux au milieu des vents froids tourbillonnants. Ses cheveux et ses cils étaient blancs et congelés par la neige, sa peau rouge exposée.
   Il ferma les yeux comme si le son de leur gaieté était au delà de ce qu'il pouvait endurer.
   "Je ne veux rien ni personne," murmura t'il.
   Et puis tout dans le rêve se mit a changer. La cabane changea de forme jusqu'à ce qu'elle devienne la maison temporaire qu'elle avait en Alaska.
   Il n'y avait plus de Dark-Hunters dans son rêves. Plus de tempête. Il était parfait, une nuit paisible.
   "Astrid." Il souffla son nom comme une douce prière. "Je souhaiterais être avec toi."
   Lorsqu'elle entendit ces mots prononcés à voix basse elle ne put plus bouger.
   Il n'avait jamais dit son nom avant et le son de celui-ci sur ses lèvres était comme une belle mélodie.
   Il leva les yeux vers le ciel sombre où un million d'étoiles scintillaient à travers les nuages.
   "Je me demande," dit-il calmement, citant à nouveau Le Petit Prince, "si les étoiles sont éclairées pour qu'un jour chacun puisse retrouver la sienne." Zarek déglutit et croisa ses bras musclés autour de ses jambes en continuant de regarder les cieux. "J'ai trouvé mon étoile. Elle est la beauté et la grâce. L'élégance et la bonté. Mon rire en hiver. Elle est courageuse et forte. Audacieuse et tentante. Contraire à toute autre dans l'univers, et je ne peux pas la toucher. Je n'ose même pas essayer."
   Astrid ne pouvait pas respirer alors qu'il parlait avec tant de poésie. Elle n'avait jamais vraiment pensé au fait que son nom signifiait "étoile" en grec.
   Mais Zarek y avait pensé.
   Un tueur ne pouvait sûrement pas avoir une telle beauté en lui n'est-ce pas ?
   "Astrid ou Aphrodite," dit-il doucement, " elle est ma Circé. Seulement au lieu de changer un homme en un animal, elle a fait de l'animal un homme.
   Puis la colère retomba sur lui et il repoussa la neige devant lui. Il rit amèrement.
   -Je suis un putain d'idiot, voulant une étoile que je ne peux pas avoir.
   Il leva les yeux avec nostalgie.
   -A dire vrai, toutes les étoiles sont hors de portée des humains et je ne suis même pas humain."
 

 


Texte original © Sherrilyn Kenyon
Traduction © Dark-Hunter Francophone

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