AVERTISSEMENT :
L’extrait suivant comme l’ensemble de ceux présents sur ce site internet, ont été traduits par l’équipe de Dark-Hunter Francophone d’après le strict respect du texte original. 
Toutefois nous ne sommes pas traducteurs professionnels, le sens d'une phrase peut nous avoir échapper. Si vous trouvez une faute ou une phrase mal construite, n'hésitez pas à nous le signaler par email.


Deadman's Cross #2 - Death Doesn't Bargain



ATTENTION !
L'extrait suivant contient des spoilers concernant le livre 1. Bien que les livres peuvent être lus indépendamment l'un de l'autre, si vous lisez cet extrait de
Death Doesn't Bargain, vous saurez la fin du livre précédent, Deadmen Walking.
Donc, si vous n'aimez pas du tout les SPOILERS, prenez-en note et évitez de lire cet extrait tant que vous n'avez pas lu le premier volume.


 

   "Kal ?
   Faible et perclus de douleur, Kalder se figea en percevant une voix qu'il avait pensé ne plus jamais entendre à nouveau.
   Non… Ce n'était pas possible. Ce n'était qu’une torture de plus causée par les bâtards qui avaient déchiré sans pitié sa chair depuis si longtemps qu'il en avait perdu tout concept de temps. Toute notion de raison. De par leur cruauté, sa mère était devenue la douleur, et la punition était sa seule nourriture.
   Secouant la tête pour garder l’esprit clair, il tendit la main pour se stabiliser.
   Quelqu'un lui prit sa main.
   Surprit, il serra le poing pour frapper jusqu'à ce que son regard se concentre sur le visage de l'homme devant lui. Seulement, ce n’est pas un homme qu’il vit là. Il vit un garçon. Un garçon qui autrefois courait derrière lui avec dans ses yeux bleu marine  le genre d'adoration profonde que seul un plus jeune frère pouvait donner.
   Kal ! Kal ! Attends-moi ! Puis-je venir avec toi ? S'il te plaît ! S'il te plaît !
   Et dans ce seul battement de cœur, il sentait qu’il était mentalement en train de se briser contre l'assaut des souvenirs qu'il avait fait de son mieux pour enterrer et oublier.
   "Muerig ?"
   Son frère lui serra la main alors qu'il hochait la tête.
   Pourtant, Kalder ne le croyait pas. Comment le pourrait-il ?
   "Tu es mort.
   -Tu l'es aussi.
   -Oui, mais j'étais damné et oublié." Muerig ne l'était pas. Contrairement à lui, son frère avait toujours été un homme bon et décent. Honorable. Aimé par tous ceux qui avaient eu le plaisir de sa gentillesse. Il ne s’était jamais vendu. N’avait jamais menti ou trompé.
   Tandis que Kalder avait comploté et but au fur et à mesure de sa vie, Muerig avait étudié et travaillé dur. Toujours sobre et sérieux. Toujours généreux en toutes choses.
   Et il était mort parce que Kalder était une merde sans valeur.
   La tristesse apparu dans le regard orageux de son frère un instant avant qu'un démon ne l'attrape et s’envole avec lui.
   "Non !" Kalder sauta, mais ne put les atteindre pour l'arrêter. Ou récupérer son frère des griffes du démon.
   Un rire féminin résonna à ses oreilles. "Alors, tu aimes quelque chose… "
   L’horreur l’inonda alors qu'il se rendait compte de ce qu'il venait de faire. Comment il s'était trahi encore une fois.
   Ainsi que son frère. Mais elle fut rapidement remplacée par une fureur retentissante face au tour qu'ils lui avaient joué.
   "Sois maudite, Vine ! 
   Quand il s’élança pour l'attaquer, elle l’arrêta. 
   -Tsss… Frappe-moi et ton frère saignera d’une manière que tu ne peux même pas imaginer".
   Elle avait tort. Car il possédait beaucoup d'imagination quand il s'agissait des manières de faire souffrir les autres. En cela, il lui en donnerait pour son argent.
   Oui, il y avait de bonnes et solides raisons pour lesquelles il avait été damné.
   Il l'avait mérité, des deux poings, frayant son chemin au combat jusqu’au trône du diable. Ce n’était pas une source de fierté. C’était simplement les faits. Il était plus que désireux de le lui inculquer.
   Pourtant, ses mises en garde arrêtèrent sa main mieux que n'importe quel assaut. Parce que Muerig était l'une des rares choses exceptionnelles de sa vie dont il s'était préoccupé. De celles qu'il avait toujours voulu protéger et pour lequel il verserait son sang.
   "Que veux-tu dire ?"
   Un moment, il était dans une fosse brûlante et infernale, et la seconde d’après, ils étaient tous deux à l'extérieur d'un trou mutilé et sanglant. L'odeur ici était encore pire que les fosses de Hadean où les démons l'avaient poursuivi. Les murs qui les entouraient semblaient respirer, et suintaient d’une substance visqueuse qui ne pouvait être que du sang.
   "Kal ?"
   Il entendit la voix faible et brisée de Muerig et cette intonation décupla sa fureur. Car alors qu'il était né en bagarreur insatiable et méthodique, prêt à mourir pour n’importe quel affront imaginaire, son frère n'avait jamais été un combattant.
   Et le temps d’un battement de cœur, il fut ramené à un moment et à un endroit où tout était simplement compliqué. Il revint aux horreurs de ce cauchemar qui le hantait encore, lorsqu’il avait trouvé le corps meurtrit et sans vie de Muerig, et tout se regroupa en une seule douleur qui pulsa en lui, alors que tous les péchés de sa vie revenaient à son esprit de manière vicieuse, regroupés pour conduire un pieu directement au travers de l’organe le plus vital qui ne lui servait qu’à pomper du venin à travers ses veines endurcies.
   Cela…Cela était tellement pire que de se voir lui-même pour ce qu'il était réellement.
   Pour ce qu'ils lui avaient fait.
   Détenus au-dessus de la tête de Kalder, juste hors de sa portée, Muerig était attaché à une corniche étroite. Sa peau souffrait du manque d'eau. Son agonie transparaissait dans chacun de ses souffles hachés. Mais pire que le tourment dans ses yeux qui étaient si semblables aux siens, c'était la résignation profonde qui y planait.
   Le souhait muet que la mort mette fin à sa souffrance.
   C'était un cri silencieux et que Kalder connaissait intimement. Celui que sa propre âme avait crié depuis l'heure de sa naissance. 
   Dans un cri de guerre furieux, Kalder essaya de grimper sur la roche volcanique pentue pour libérer son frère, mais il glissa sur la surface lisse et sanglante qui lui ouvrit les mains et les laissa totalement ravagées.
   Muerig cria.
   Bien trop tard, Kalder se rendit compte que, d'une manière ou d'une autre, les terminaisons nerveuses de son frère étaient liées à la surface du sol et aux roches autour de lui. Et chaque étape ou mouvement qu'il faisait causait encore plus d'agonie à son frère. Il frémit à l’horreur de tout ça.
   "Pardonne-moi, Muerig."
   Muerig grogna.
   Effrayé à l’idée de bouger, de peur qu'il ne cause encore plus de mal, Kalder reprit son souffle alors qu'il cherchait des moyens de le libérer de sa prison. Pourtant, chaque changement de poids engendrait plus d'agonie à travers son frère. C'était une antre de fous construite par les monstres impies.
   Maudite soit l’armée Cimmérienne ! Ils l'avaient bien pensé. Il n'y avait rien à faire qui ne nuirait pas à son frère.
   Et rien de tout cela ne tuerait un homme qui était déjà mort. Il n'y avait absolument rien à réaliser pour libérer Muerig.
   C'était écœurant. Des vignes grandirent jusqu’à atteindre le corps de Muerig, le plaquant sur la partie inférieure de la corniche au-dessus de la tête de Kalder. Pire encore, les mains démoniaques qui le retenaient, en particulier celle sur sa gorge, se resserraient chaque fois que Kalder se rapprochait.
   "Quelle vie à le plus de valeur pour toi ?" Kalder se tut à la question soudaine qui venait de cette putain sans voix et sans cœur.
   -Comment ?
   -Tu m’as entendu, sirène. Tu as échangé ta force de vie avec Cameron pour arriver ici. Dis-moi quelle vie tu négocierais pour celle de ton frère ?
   -La mienne."
   Gadreyal se mit à rire avant de se matérialiser suspendue dans les airs près de Muerig. Ses ailes flottaient pareilles à ce qu'elle était autrefois lorsqu'elle était du côté du bien.
   Mais c’était il y a longtemps.
   Maintenant, elle était une créature sans âme, impitoyable, le mal absolu.
   "Tu penses que cela te faciliterait la tâche ? Non, petit poisson. Jamais. D'ailleurs, nous t'avons déjà. Ce que nous recherchons, c'est quelque chose de beaucoup plus important que ta peau écailleuse sans valeurs.
   Vine se matérialisa dans son dos. Comme le monstre Deruvien qu'elle était, elle enveloppa ses branches épineuses autour de lui et les serra pour qu’il ne puisse plus bouger. Elles le mordirent profondément dans sa chair, faisant couler le sang. Ses bras et ses jambes saignèrent encore plus alors qu'il se battait contre son étreinte.
   C'était inutile. Elle l'avait et il n'y avait rien qu'il puisse faire, sauf saigner davantage. Jamais il ne s’était sentit plus impuissant. Plus faible.
   Et il l'a détestait pour cela. 
   Ce devait être la façon dont ils avaient piégé Muerig. Et comment ils prévoyaient de le tourmenter éternellement. En l'attachant ici afin qu'il puisse regarder son frère souffrir et savoir qu'il en était la cause.
   Il n'y avait pas de pire enfer.
   "Vine ! Libère-le. Maintenant !"
   Kalder haleta en entendant la voix tonnante de Thorn trancher l'air entre eux. Même si elle était étouffante ici, son ton le fit trembler de tout son corps.
    La férocité était suffisante pour que Vine le lâche immédiatement et recule. Mais seulement pour un instant. Puis elle se ressaisit et l’attrapa de nouveau.
   "Tu ne me commandes pas, tu n’es qu’une putain !"
   Thorn apparu juste en face d'eux avec une expression sur le visage qui disait qu'elle devait être la créature la plus stupide pour oser le contester ainsi. "Oh, la plus immonde des couille molle, s'il te plaît… Dans l’état où je suis, tu ne veux vraiment pas appuyer là-dessus. "Il sourit. "Ou bien si, fais-le. S'il te plait…" il lui sourit froidement, "...dis-moi que tu le fais. Pour toi, je serais disposé à dîner en sang. Peu importe les conséquences."
   Ses yeux verts virèrent au rouge.
   Vine le lâcha et se retira. Gadreyal se mit en avant, mais Thorn réprima son mouvement avec rien de plus qu'un front arqué. Un exploit vraiment impressionnant.
   Même si l'Irin secoua la tête. "Tu n'as aucune autorité ici, démon. Il nous appartient.   
   -Là vous vous trompez. J'ai obtenu sa sortie. Cause lui plus de dommages et je vous bottes le cul." Il lança un regard froid à Vine avant de retourner cet éclat vers Gadreyal. "Veux-tu encore abuser de ma patience ? 
   La respiration de Gadreyal s'intensifia quand elle s'approcha suffisamment pour regarder Thorn dans les yeux. 
   -Je ne sais pas quelle relation bizarre tu as avec nos maîtres ou quels pouvoirs tu exerces ici, mais le jour viendra où ma main ne s’arrêtera pas si facilement.
   -J'attends cela avec impatience. Mais rappelles-toi, Gaddy, quand ce moment viendra, je ne protégerai pas tes arrières. Je te couperais la gorge."
   Il la dépassa pour prendre Kalder.
   Atterré, Kalder ne pouvait pas croire que Thorn était là. Le démon qui l'avait déjà libéré une fois pour servir avec l'équipage du capitaine Bane. Le même démon qui lui avait ouvert la gorge pour le saigner afin qu'il puisse être damné ici dans cet enfer et remplacer Cameron et son frère.
   Vine gémit d’indignation. "Quoi ? Es-tu sérieux ? Nous sommes vraiment obligés de le libérer parce que ce lèche-bottes le dit !
   Gadreyal hocha la tête. 
   -Laisse ce bâtard de sirène partir. Crois-moi. Tu ne peux pas gagner ça.
   Jurant, Vine recula.
   -Ce n'est pas fini, fils de pute. Je couvrirais ma peau de tes os" siffla t’elle à l'intention de Kalder.
   Thorn renifla.
   "A le voir et vu l’odeur, je dirais que tu l'as déjà.
   Complètement outré par ce commentaire inutile, Kalder s’éveilla.
   -Voyons comment tu sentirais et comment tu serais après qu’ils t'aient torturé.
   Thorn eut un sourire diabolique.
   -Comme le sang, la pisse et la merde. Parce que je serais couvert du leurs pour leur avoir fait payer leurs tentatives. Et je me contenterais de la violence de tout cela."
   Oui, c’était vraiment un bâtard complètement cinglé. Il souhaiterait probablement tout ça.
   Alors que Thorn commençait à partir, Kalder l'arrêta.
   "Mon frère est là. Je ne partirai pas sans lui !
   Thorn suivit son regard pour voir le corps torturé de Muerig. Il grimaça en réponse à cette vue horrible.
   -Désolé, mon garçon. Je n'ai négocié que pour ta liberté. Pas pour lui.
   -Inutile de continuer. Je ne le laisserai pas ici souffrir comme ça.
   -Tu n'as pas le choix.
   Kalder n’avait pas dit toute la vérité sur sa vie et il en avait fini avec tout ça.
   -Non ! Il reste. Je reste.
"

 


Texte original © Sherrilyn Kenyon - 2017
Source : Entertainment Weekly : http://ew.com/books/2017/07/21/sherrilyn-kenyon-death-doesnt-bargain-cover-excerpt/

Traduction © Dark-Hunter Francophone