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Les MacAllister #2 - L'arme secrète de Maggie


   À contrecœur, Braden les conduisit hors de la forêt, vers un petit village débordant d'activité. Les huttes de clayonnage et de torchis étaient peu attrayantes et il y avait une grande Croix Celtique au centre du petit village.
   À l’approche des inconnus, Braden baissa les yeux vers les jambes de Sin. Fidèle à la prédiction de celui-ci, elles commençaient réellement à prendre quelques couleurs et elles n'étaient plus aussi manifestement blanches.
   Maggie semblait toujours un peu trop féminine à son goût, mais avec un peu de chance, personne ne l’aurait remarqué, et s’ils la regardaient, elle l’attribuerait simplement à la jeunesse.
   Il l’espérait.
   Alors qu'il la regardait, il vit sa peur et son agitation se calmer sur son visage alors qu'elle jetait son regard sur les gens et resserrait son emprise sur le sac dans son dos. Il détestait la voir effrayée. Elle n'avait rien à craindre, pas tant qu'il était là. Il ne laisserait jamais aucun mal lui arriver.
   Alors, il chercha un moyen de la faire sourire.
   "Je me demande s’il y a un lit ici," murmura-t-il, moqueur à l’oreille.
   Son visage devint rouge vif à ses mots.
   "Je suis sûre que rien n’est plus prometteur qu’une écurie", marmonna-t-elle dans un souffle.
   Sin ouvrit la bouche pour parler, mais Braden le rattrapa par le bras. "Pas un mot, mon frère. Nous ne sommes plus sur les terres MacAllister, et dans cette région, ton accent anglais te fera vite couper la gorge."
   Sin lui jeta un regard arrogant disant clairement, "laisse-les essayer."
   Cependant, Braden n’était pas d'humeur à se battre et heureusement, Sin le fixa, mais garda les lèvres serrées.
   Braden les dépassa et s'approcha d'un homme qui chargeait du foin dans son chariot. Environ la quarantaine, l’homme avait des traits durs et une barbe grise recouverte d’un soupçon de brun. Bien que l'homme paraisse propre et bien portant, son plaid marron et jaune était en lambeaux.
   "Bonjour à vous, monsieur", dit Braden à l'homme.
   L'homme arrêta son chargement et le regarda avec suspicion. "Qui êtes vous ?"
   Braden répondit sans hésiter. "Je m'appelle Sean.
   -Et qui suivez-vous ?
   -Ewan du clan MacLucas.
    Les yeux argentés de l'homme se rétrécirent encore plus. "Je n'ai jamais entendu parler de lui.
   -Nous venons des îles", déclara Braden. "Mes frères et moi sommes en route vers les terres de Mac Douglas pour voir notre sœur et son nouveau bébé. Je me demandais s'il y avait peut-être un endroit où nous pourrions passer la nuit ?
   Le vieil homme accepta ses mots avec un rire. "Les terres MacDouglas, vous dites ? Je parie que vous ne passerez pas un bon moment là-bas.
   -Comment ça ?"
   Le vieil homme gratta sa barbe. "Ma sœur a épousé un MacDouglas et mon beau-frère m'a dit qu'elle et les autres femmes du clan avaient repris le château aux hommes. Elles sont debout dans les remparts comme un groupe d’Amazones et ont menacé de tuer tout homme assez bête pour s’aventurer à leurs côtés jusqu’à ce que les MacDouglas mettent fin à la querelle avec les MacAllister."
   Braden feint l'incrédulité. "C’est pas vrai ?"
   Le visage de l’homme devint sombre. "Aye. C’t’une chose diabolique et démoniaque qui a possédé les femmes. J'ai entendu dire que MacDouglas avait demandé à l'évêque un exorcisme. 
   -Bien sûr," dit Braden, il osa un regard amusé vers Maggie dont les joues semblaient être une nuance ou deux plus rouges qu’elles ne l’étaient il y a quelques minutes, "Imaginez une femme qui ne veut pas de son homme. Les saints nous en préservent.
   L'homme acquiesça gravement, puis son humeur sembla s’alléger un peu. Il continua de charger son foin.
   "Le vieux Seamus loue à des étrangers. L’imbécile. Vous allez le trouver à sa place près de l'écurie.
   -Je vous remercie", dit Braden, puis il se retourna et conduisit Maggie et Sin vers l'extrémité sud du village où se trouvait l'écurie.
   "Sean ?" Murmura Maggie en s'approchant de lui.
   "Je ne voulais pas tenter le nom Braden, de peur que cela ne remue la mémoire de quelqu'un.
   -Bien pensé.

   Alors qu'ils approchaient de l'écurie, Braden dut se forcer à ne pas retrousser les lèvres. La maison du vieux Seamus était à peu près aussi propre qu’une étable.
   Néanmoins, cela les garderait de la pluie, et la dernière chose dont ils avaient besoin était d’attraper la mort avant que MacDouglas n’ait une chance de les tuer.
   Il trouva Seamus à l'extérieur de sa maison, en train de puiser de l'eau dans un puits. Le vieil homme s'arrêta à leur approche et les observa avec une grande réserve.
   "Je n’ai pas de lits pour trois grands gaillards", déclara t-il après que Braden lui ait demandé un hébergement. "Mais j’ai l’écurie si vous voulez l’utiliser."
   Maggie lui lança un regard suffisant "Je te l'avais bien dit.
   -Ce n’est pas très chic", poursuivi Seamus, "mais c'est compris avec un repas, et ça vous évitera la pluie qui tombe."
   Ça irait. Et à en juger par l'odeur de l'homme, l'écurie serait de toute façon préférable.
   "Combien ?" Demanda Braden.
   Le vieil homme caressa pensivement son menton en les balayant du regard. "Gratuit, si ça ne vous dérange pas de faire des tâches ménagères pour moi, les garçons."
   Braden remarqua l’air tendu sur le visage de Sin. Il pouvait dire à son frère qu'il préférait mieux braver la pluie que de faire quoi que ce soit de subalterne pour un Highlander. En effet, connaissant Sin, c’était étonnant que son frère ne se soit pas transformé en berserker et ait commencé à dévaster tout le village.
   Il s’inquièterait de  Sin plus tard. Pour le moment, ils devaient être pratiques.
   "Ça me parait bien", déclara Braden. "Que pouvons-nous faire pour vous ?
   -Il y a une pile de bois à l'arrière qui doit être coupée et une clôture qui a besoin d'être réparée.
   Braden frappa Sin dans le dos et se dirigea vers la zone.
   -Nous allons donc être occupés," dit Braden à Seamus en les guidant.
   "Hé, mon garçon ?" Demanda Seamus en l'arrêtant à mi-chemin.
   Braden se retourna pour regarder en arrière.
   "Quels sont vos noms ?
   -Je suis Sean, et lui," fit-il avec un geste vers Maggie, "c’est mon frère James", et à son tour, il indiqua Sin, "et Durbhan."
   Seamus les observa avec prudence. "Ils ne parlent pas beaucoup, n'est-ce pas ?
   -Pas grand chose à dire", déclara Braden.
   Il sembla accepter ça. "Très bien alors, mais je vous avertis tous les trois de bien garder vos mains loin de mes filles. Je suis peut-être un vieil homme, mais j’ai un arc et une pelle, et personne ici ne se souciera de ce que j’aurais fait de vous. 
   -Oui, monsieur", dit Braden, faisant de son mieux pour ne pas rire de l'avertissement. Sin n'aurait jamais mis la main sur l'une de ses filles ou sur Maggie...
   Il ferait mieux de ne pas penser à cela, sinon il éclaterait de rire.
   "Est-ce que nous devons couper du bois en premier ?" Leur demanda Braden en les guidant vers la petite cour derrière la maison.
   -Couper du bois, mon cul," ricana Sin à voix basse. "Je préférerai…
   -Il me semble," dit Braden en l'interrompant, "que tu es supposé être muet." Il regarda Maggie. "As-tu déjà rencontré un muet qui parlait autant ?"
   Maggie ne parut même pas un peu amusée. Elle ne dit rien alors que Braden lâchait son sac, puis saisissait la hache plantée dans la souche où le vieux fermier l'avait mise.
   La fureur couvait sur le visage de Sin lorsqu’il souleva une autre hache du sol et jeta un regard noir à Braden qui s'attendait à moitié à ce que son frère lève la hache vers sa tête.
   Au lieu de cela, Sin tourna les talons et frappa une grande bûche en un coup de colère.
   Secouant la tête, Braden attrapa une autre bûche et se mit au travail.

   Maggie s'éloigna alors qu'ils commençaient à casser les gros morceaux d'arbres en bûches de bois pour le feu. Son cœur lui fit mal quand elle se souvint que le fermier les avait mis en garde pour ses filles.
   Pourquoi, oh pourquoi, cet homme ne pouvait-il pas avoir de fils ?
   Peut-être qu’elles sont laides.
   Maggie s'arrêta à cette pensée. Oui, peut-être étaient-elles sans dents comme le fermier et de grandes femmes rondes avec des verrues et des marques de varioles qui ne tenteraient pas du tout Braden.
   Saisissant cet espoir, elle alla soulever l'une des grosses bûches, mais Braden l'arrêta. "Tu peux prendre le petit bois, laisses-nous prendre les plus gros."
   Sans un mot, Maggie remit la bûche et ramassa les plus petits morceaux, puis les porta vers la pile de bois à côté de la maison en torchis.
   Se retournant vers Braden et Sin, elle s'arrêta pour regarder les hommes, impressionnée alors qu'ils soulevaient les lourdes haches et cassaient les bûches avec facilité. Une fine pellicule couvrait déjà leurs corps et elle ne pouvait s’empêcher de regarder la façon dont la chemise de Braden se tendait sur ses muscles chaque fois qu’il soulevait la hache.
   Hypnotisée, elle serra les poings alors qu'elle combattait l'envie de toucher les muscles saillants de son bras. Ou d'essuyez les cheveux noirs et humides de son front.
   Ouch, à cet instant, l'homme était splendide et plutôt perturbant pour son bien-être.
   Le désir la parcourut d’une manière qu’elle n’avait jamais connue auparavant. Maintenant qu'elle avait goûté à Braden, elle ressemblait à un ivrogne possédé qui avait envie de plus de bière. Pour la première fois de sa vie, elle comprit l'obsession. Compris le vrai désir pour un homme.
   Et que le ciel l'aide, mais elle le désirait plus que jamais auparavant.
   Juste au moment où elle était certaine de ne plus pouvoir le supporter, elle sentit les poils se dresser sur sa nuque. Un frisson de mauvais pressentiment parcourut son épine dorsale.
   Quelqu'un les observait. Elle en était sûre.
   S'attendant à moitié à trouver les voleurs, Maggie leva les yeux pour voir une jolie fille d’une vingtaine d’années qui les observait attentivement.
   Quand la jeune fille réalisa que Maggie l'avait remarquée, elle sourit largement, affichant un ensemble de dents parfaitement blanches, et joua avec sa longue tresse blonde, donnant à Maggie un regard qui aurait incité n'importe quel homme à gonfler sa poitrine avec un fier intérêt.
   Maudite soit sa chance ! La fille était plus que séduisante, elle était carrément belle.
   C’est alors que la jeune fille fut rejointe par quatre autres filles tout aussi attrayantes, d’un âge que Maggie devinait de dix à trois ans de plus que la première.
   Maggie en eu un frisson.
   Oh quelle misère, ils avaient des problèmes maintenant, réalisa-t-elle. Elle connaissait ce regard sur le visage des filles.
   L’envie d’un homme.
   Maggie déglutit de peur. La dernière chose dont elle avait besoin était que l’une de ces jeunes filles vienne tâtonner son corps et s’aperçoive qu’elles avaient bien plus en commun que toutes les filles ne pourraient le croire.
   Pire encore, alors que Maggie les regardait, elle savait sans aucun doute où Braden passerait la nuit. Et ce ne serait sûrement pas dans son lit.
   A cette pensée, Maggie s'empara du petit tas de bois d'allumage et alla l'empiler avec le reste.
   "Excusez-moi", dit l'aînée des filles alors qu'elle s'approchait effrontément d'eux. Ses cheveux blonds clairs brillaient à la clarté du jour et les formes de son corps étaient le type même qui faisait souvent fantasmé le frère de Maggie. "Moi et mes sœurs avons pensé que vous voudriez peut-être un verre."
   Les filles rirent en s'approchant pour leur remettre une chope de bière. Maggie prit la chope et mit rapidement quelques distances entre elle et la jeune fille qui le lui avait tendu.
   La jeune fille pinça ses lèvres en une moue pratiquée manifestement souvent, mais Maggie s’en moqua parfaitement en tournant son attention vers Braden.
   Il avait pris la chope de l'aîné. La jeune fille plantureuse appuya sa hanche contre la souche la plus proche de Braden alors qu'elle caressait le manche de la hache d'une manière suggestive et le regardait avidement.
   "Je disais juste à mes sœurs à quel point il est agréable d’avoir une telle force…" Le regard de la blonde se posa sur la poitrine de Braden où sa chemise en safran était humide de transpiration."... d’avoir des hommes près de soi pour aider aux tâches ménagères."
   Les yeux de Braden devinrent spéculatifs et pire, il sourit. "Et quel est ton nom ?
   -Tara", dit-elle en ronronnant son nom.
   Maggie eut l’envie soudaine d’arracher chaque mèche de cheveux blonds de la tête de la jeune femme.
   "Je prépare un plat spécial ce soir," dit Tara, "juste pour toi." Elle tendit la main pour toucher la poitrine de Braden.
   Braden jeta un coup d'œil rapide à Maggie qui le fixa avec tout le poids de son mécontentement.
   Le sourire disparut de ses lèvres puis il retira la main de Tara de sa poitrine. "Je suis sûr que nous allons en profiter."
   Malgré tout, le cœur de Maggie lui faisait mal alors qu’elle se demandait s’il aurait pris la peine de retirer la main de Tara si elle n’était pas là, à les regarder.
   Tara leva la main pour la frotter doucement le long de sa clavicule en traînant son regard sur le corps de Braden, s'interrompant brièvement à l'endroit où ses cuisses se rencontraient.
   "Je suis sûre que vous allez l'apprécier", dit-elle, sa voix exprimant sans honte un double sens.
   Maggie leur tourna le dos, incapable de se tenir debout.
   Laisse-le avoir la catin. Maggie avait des choses plus importantes à faire, comme rassembler ce stupide bois de chauffage pour qu'elle et Sin puissent avoir un toit au-dessus de leur tête pendant que Braden courtiserait cette trainée. 
   Maggie se débarrassa du bois de chauffage qu'elle avait dans les bras, puis se retourna pour en rassembler plus.
   Elle capta le regard de Braden. La tension grésilla entre eux, ils se regardèrent pendant une longue minute, immobiles.
   "Ici tout de suite !" Cria Seamus alors qu'il contournait la maison et brisait leur échange tacite. "Qu'est-ce que vous faites ici les filles? Je vous ai dit que vous deviez rester à l'intérieur pendant que les gars travaillaient.
   -Mais Da," dit Tara en s'éloignant de Braden. "Nous avons juste pensé…
   -Je sais ce que vous pensez et vous feriez mieux de revenir à l’intérieur. vous avez peut-être grandi, mais vous êtes toujours mes filles, et j’ai une bonne sangle pour votre dos si vous ne m’écoutez pas."
   Tara releva légèrement la lèvre inférieure, puis fit à contrecœur ce que son père avait ordonné.
   Seamus leur jeta un regard malveillant jusqu'à ce qu'il voit le tas de bois. "Cela devrait me faire tenir tout au long de l'hiver !" Dit-il joyeusement. "Maintenant, si vous pouviez jeter un œil sur cette clôture, je vais voir pour votre nourriture."
   Braden ne bougea que lorsque Seamus les eu quittés.
   Au moins, il avait la bonne grâce d'avoir l'air honteux lorsqu'il s'approcha d'elle. "Maggie…
   -Non," dit-elle en le coupant. Il n'avait pas à lui expliquer. Elle savait.
   
   Elle entendait les rires cruels et provocants des garçons de son clan qui se moquaient d'elle. Les femmes qui lui ressemblaient ne faisaient pas tourner la tête des hommes qui ressemblaient à Braden.
   Du moins, nulle part ailleurs que dans ses rêves.
   "Il y a du travail à faire", dit-elle en le contournant.
   Il soupira, puis suivit le chemin vers la clôture cassée.
   Sin fronça les sourcils alors qu'elle passait devant lui.
   "Quoi ?" Demanda-t-elle.
   Sin commença à parler, puis ferma la bouche et suivit Braden.
   Maggie avait envie de lever ses mains en l'air en signe de défaite. Le regard de Sin avait été accusateur. Elle ne pouvait imaginer pourquoi il l'accuserait de quoique ce soit. Elle n’avait rien fait de mal.
   Braden était celui qui devait être réprimandé. Son comportement était déplorable.
   Oh, à quoi bon ? Ils atteindraient bientôt les terres MacDouglas et elle n’aurait alors plus à s’en inquiéter. Ensuite, elle pourrait rentrer chez elle et Braden serait libre d’avoir des regards lubriques à l'égard de toutes les jolies filles qui le séduirait.
   De plus, elle n’avait pas besoin d’un homme. Dans sa vie, elle n’en avait jamais eu besoin. Tout ce qu'ils faisaient c'était manger de la nourriture sans même un semblant de merci, un rot et un reniflement.
   Tiens, elle serait mieux avec un cochon de compagnie.
   Et pourtant, au fond de son cœur, elle ne croyait pas en ses mots. Car c'était là, elle connaissait la vérité. Et même la dureté de ses pensées ne pourrait la protéger de son envie d’attention. Parce qu'elle s'en souciait. Elle voulait Braden pour elle-même et la pensée qu'il pourrait simplement la renvoyer et réclamer une autre femme, brisait son âme.
   Triste, Maggie rejoignit les hommes à la clôture et ils travaillèrent en silence.

 

   Une fois la clôture réparée, Seamus apporta leur nourriture.
   Ils arrivèrent à peine dans l'écurie avec leurs assiettes avant que la tempête ne se déclare. Sin ferma la porte alors que le tonnerre frappait et que de fortes gouttes de pluie tapaient contre le bois.
   Maggie s'arrêta et regarda l'intérieur sombre tandis que Braden allumait deux lanternes.
   À l’intérieur, le bois usé de l’étable était devenu légèrement bronzé, mais la structure semblait en bon état. Deux vaches meuglèrent dans leurs stalles à sa droite, alors qu'un vieux cochon mâchait bruyamment son foin à sa gauche. Il y avait quatre chevaux plus gentils blottis dans une grande stalle à l'arrière de l'écurie.
   Braden les conduisit au centre du bâtiment où des balles de foin pourraient fournir des tables et des chaises de fortune. Il s'assit près de la porte tandis que Sin était assis à sa gauche. Maggie prit la plus petite balle, la plus éloignée de la porte, et posa son plateau dessus.
   Tandis qu'ils mangeaient calmement, la pluie s’abattit sur le toit et d'autres coups de tonnerre retentirent.
   "C’est une bonne chose que nous nous soyons arrêtés ici", déclara Sin au bout de quelques minutes.
   "Oui," acquiesça Braden. "Sinon, ça aurait été une nuit misérable."
   Pour Maggie, c'était déjà le cas.
   Quand ils eurent fini de manger, Braden ramassa leurs assiettes et leurs tasses. "Je vais les rendre à Seamus."
   Maggie plissa les yeux en le regardant, lui et le mensonge qu'il proférait. Pensait-il honnêtement qu'elle était trop stupide pour savoir ce qu'il avait prévu ?
   "Quoi ?" Demanda innocemment Braden en captant son attention.
   Détournant son regard, elle ne dit rien alors qu'il secouait la tête et partait. S'il était aussi stupide, elle n'aurait vraiment rien à lui dire.
   Pourtant, elle fulminait. Pensait-il honnêtement qu'elle ne savait pas ce qu'il allait faire ? Il ne donnerait pas ces plats à Seamus, c’est Tara qu’il visait.
   Maudit soit-il !
   "Pourquoi ne pas le frapper et en finir avec ça ?" Demanda Sin aussitôt qu'ils furent seuls.
   Maggie leva les yeux pour le voir allongé sur sa propre balle de foin. "Je vous demande pardon ?"
   Sin retira ses bottes et étira ses jambes. "Si les regards pouvaient tuer, Braden serait éparpillés sur tout le mur.
   "Bien sûr", dit-elle d'un ton grossier, vous prenez le parti de vôtre frère. Après tout, c’est le droit de votre sexe de se pavaner auprès de tout ce qui porte une jupe."
   Sur cette royale prise de bec, Maggie ignora Sin alors qu'elle retirait son plaid de couchage de son sac. Elle lutta pour fabriquer une paillasse et, pendant qu'elle travaillait, sa douleur à l'égard de Braden augmenta jusqu'à ce que des larmes se forment dans ses yeux et tombent sur ses joues.
   En colère, elle les essuya.
   "Maggie", dit Sin avec une tendresse dans la voix dont elle ne l’aurait même pas imaginé capable. "Pourquoi ne dites-vous pas à Braden ce que vous ressentez ?"
   "Pourquoi," demanda-t-elle, la voix cassée, pour qu'il puisse en rire ? Ou pire, je pourrais l'avoir pendant une nuit ou deux, mais comme n'importe quelle femme. Vous ne comprenez pas ?
   Jetant ses bottes de côté, Sin rit amèrement. "Vous demandez à un homme qui n'a jamais connu l'amour ou la gentillesse s'il comprend ou non votre besoin de vous sentir spécial ? Bien sur que oui. Mais alors que vous condamnez Braden pour ce qu'il pourrait faire, laissez-moi vous demander ceci. Le connaissez-vous vraiment ?
   Maggie renifla et le regarda comme s'il était idiot. "Bien sûr. Je le connais depuis toujours."
   Sin grogna. "Non, vous ne le connaissez pas. Vous l’avez peut-être vu toute votre vie, mais vous n’avez jamais connu le vrai lui. Si vous le faisiez, vous sauriez à quel point vos peurs sont stupides.
   -Que voulez-vous dire ?"
   Le regard de Sin s’intensifia. "Si vous connaissiez vraiment Braden, alors vous sauriez que Braden préfèrerait mieux s’étriper lui-même plutôt que de blesser quelqu'un qu'il aime.
   -Qu'est-ce que cela a à voir…
   -Pensez-y, Maggie."
   Elle le ferait, mais pour le moment, elle se sentait complètement stupide, car elle ne savait pas de quoi il parlait.
   -En tant que plus jeune de cinq garçons entêtés, poursuivit Sin, Braden a appris à négocier la paix entre nous. Si vous frappiez l'un de nous, nous répondrions instantanément, sans réfléchir. Si vous levez le poing ou l'épée vers Braden, que fait-il ?
   Maggie n’hésita pas pour sa réponse. "Il essaie de vous dissuader de l'utiliser.
   -Oui, mais est-il un lâche ?
   -Non", cria-t-elle de façon défensive. "Je ne l'ai jamais vu se soustraire à un combat.
   -C'est vrai. Et savez-vous pourquoi il est comme ça ?
   Elle secoua la tête.
   -Contrairement à moi, Braden ne veut blesser personne."
   Sin ne lui avait pas encore appris quoi que ce soit qu’elle ne savait pas et rien de tout cela n’importait pas pour le fait qu’elle était en colère contre Braden. "Qu'est-ce que cela a à voir avec son libertinage ?"
   Sin respirait comme s’il exaspérait avec elle. Bien que pourquoi en serait-il ainsi ? Elle ne savait pas. Après tout, il était le plus énigmatique. Elle essayait simplement de suivre sa logique.
   "Dites-moi, dit-il, avec combien de femmes pensez-vous qu’il a été ?
   -Aux dires de tous, j’ai entendu dire que presque toutes les femmes à Kilgarigon, à Londres et à peu près n’importe quel autre endroit où il s’était déjà rendu.
   -Aux dires de qui ?
   -Des femmes qui se vantent de lui.
   -N’avez-vous jamais pensé à quel point c'était étrange qu'il ait été avec toutes ces femmes et qu’il n’y ait pourtant aucun bâtard dans son sillage ?
   Maggie se figea en lissant son plaid sur la paille. Elle n’avait jamais remarqué cela. "Mais il ne l'a jamais nié.
   -Bien sûr, il ne l’a pas fait. C'est un homme."
   Elle passa dans son esprit toutes ces années où elle l’avait connue. Le temps où elle l’avait sauvé alors qu’il était assaillit par les filles du village. Même aujourd'hui, à la façon dont Tara l'avait suivi.
   À bien y penser, elle ne se le rappela pas en train de poursuivre activement une femme. La plupart du temps, il les fuyait.
   "Es-tu en train de me dire qu'il n'a pas eu de femme ?" Demanda-t-elle avec suspicion.
   Sin rit. "Nay. Je suis sûr qu’il en a eu beaucoup, mais je pense que certains comptes sont sérieusement exagérés. Personnellement, je ne lui connais que trois femmes qu'il aurait avec succès.
   -Avec succès ?
   -Oui, en raison de sa réputation, j’ai remarqué que la plupart des frères et des pères ont tendance à le surveiller de près, peu importe la femme qu’il côtoie. La plupart de ses rencontres ont été écourtées avant qu'il puisse, disons, terminer la transaction."
   Maintenant qu’elle y réfléchissait, elle connaissait elle-même un certain nombre de ces événements. En effet, certaines des interruptions les plus succulentes avaient rendu heureux les marchands de potins du village pendant des semaines.
   "Pourquoi me dites-vous cela ?" Demanda-t-elle.
   Sin détourna les yeux alors qu'il détachait son épée de ses hanches et la posait à ses côtés. «Parce que Braden vous aime bien. Plus que je ne l’ai jamais vu avec n’importe qui, et je ne peux pas supporter de le voir si mal jugé. Je pense que vous vous devez de lui donner une chance."
   Il rencontra son regard. "Vous savez, Maggie, Braden n’ait pas responsable de son apparence, il n’ai pas non plus responsable des femmes qui le poursuivent. Mais il préférerait se couper le bras plutôt que de blesser quelqu'un qu'il aime.
   Enfin, elle comprit ce qu’il voulait dire plus tôt. "Vous dites qu'il ne s'égarera jamais ?
   -Pas s'il vous aime. Croyez-moi, je connais assez mon frère pour dire sans aucun doute qu'il ne quitterait jamais une femme qu'il aimerait vraiment pour une autre.
   -Mais il ne m'aime pas", dit-elle, la voix cassée.
   "Êtes-vous sûr de ça ?"
   Le souffle de Maggie se bloqua dans sa gorge. Est-ce qu'il impliquait…
   Sûrement pas. Pourquoi diable Braden aurait-il de tendres sentiments pour elle ?
   "Voulez-vous dire qu'il m'aime ?" Demanda-t-elle dans le doute.
   "Je ne suis pas sûr", répondit-il honnêtement. "Mais je sais qu'il est un homme différent près de vous par rapport à d'autres femmes.
   -Différent, comment ?
   Sin haussa les épaules. "C’est difficile à expliquer exactement. Il est juste plus à l'aise avec vous. Vous taquine d'une façon que je ne l'ai jamais vu employer avec qui que ce soit d'autre.
   -Et comment saurais-je s'il m'aime?
   Sin eut un autre rire amer.
   Il leva les yeux comme s'il s'adressait lui-même au Seigneur. "Encore une fois, elle demande à un homme qui n’a jamais connu l’amour", murmura-t-il, puis plus fort il dit : "Comment peut-on savoir si l’on s’aime vraiment ou non ? Vous devez juste tenter votre chance et voir."
   Il la brûlait avec l'intensité de son regard. "Mais je peux vous dire ceci, si quelqu'un cherchait quelque chose que je voulais, je ne resterais pas là à pleurer à ce sujet. Je voudrais agir tout de suite sur la question."
   Il lui jeta alors un regard froid. «Je pensais que vous étiez une combattante. Ou êtes-vous prête à abandonner vos rêves ?
   "Je suis prête à me battre", déclara t’elle.
   Oui, elle l'était.
   Se redressant, elle se leva et alla chercher Braden et sa catin.
   Parce que si les paroles de Sin étaient justes, elle pourrait alors avoir une chance de rencontrer l’homme de ses rêves. Et si cela était vrai, elle ne s’arrêterait pas avant de l’avoir devant l’autel.


Texte original © Kinley MacGregor - 2002
Traduction © Dark-Hunter Francophone